Les professionnels de l'exportation sont peu nombreux. Le directeur général de l'agence de promotion des exportations (Algex), M. Mohamed Benini, a relevé hier sur les ondes de la radio Chaîne II, l'inexistence de stratégie de promotion et de développement des exportations hors hydrocarbures. “Nous avons un état des lieux, une visibilité mais nous n'avons pas encore de stratégie”, reconnaît le directeur général de l'Agence de promotion des exportations. M. Mohamed Benini relève que les quelques opérations d'exportations effectuées “sont peu diversifiées”. En 2005, elles sont estimées à 800 millions de dollars, soit moins de 2% des exportations totales et ne couvrent que 20 jours d'importation. ce sont surtout des demi-produits, qui représentent plus de 67% avec une nette prédominance des produits issus de la transformation des hydrocarbures (ammoniac, méthanol, gaz rares). Les exportations de produits bruts (17%) occupent la seconde place dont 80% sont constitués par les déchets ferreux et non ferreux. Le groupe des produits alimentaires occupe la troisième place avec 9%. Enfin, les produits finis industriels, hors secteur pétrochimique, ne concentrent, selon l'orateur, qu'une très faible proportion des exportations hors hydrocarbures (un peu plus de 6%). Le directeur général de l'Agence de promotion des exportations explique cette faiblesse par le problème structurel de l'économie algérienne, qui pendant deux décennies, a fonctionné pour la satisfaction des besoins locaux et non pour l'exportation. La protection n'a pas favorisé l'émergence de produits répondant aux normes internationales. Avec l'ouverture économique, sans préparation, le produit algérien ne pouvait pas être concurrentiel. La fonction exportation, souligne encore le DG d'Algex, rencontre aujourd'hui “des difficultés en matière de management”, en ce sens que notre appareil de production “n'est pas orienté vers l'exportation, notamment dans le secteur public”. Ce constat est aussi valable pour l'administration économique, avoue encore M. Benini, pour qui, les efforts consentis “sont toujours en deçà de ce qui se fait dans le monde en matière d'appui, d'assistance et de soutien à l'exportation”. L'Algérie, en 2005, ne disposait ni de postes économiques ni de personnes en charge de la fonction exportation au niveau des ambassades. En Algérie, beaucoup d'obstacles logistiques et bureaucratiques empêchent le développement des exportations hors hydrocarbures. Le secteur bancaire n'aborde pas le volet exportation ou si peu. En tout cas, il n'y a pas de produits financiers spécifiques et adaptés comme ailleurs dans le monde. Le directeur général de l'Agence de promotion des exportations donne l'exemple de la datte, dont les exportations ont diminué alors que la production a quasiment doublé. C'est l'Union européenne ou plus exactement cinq pays (France, Espagne, Italie, Pays-Bas, Portugal) qui absorbent plus de 98% des exportations de l'Algérie vers l'Europe. La France occupe la première position avec plus de 27% des marchandises exportées. Les pays du Maghreb (Maroc, Tunisie, Libye) concentrent près de 22% des exportations. Une forte percée vers la Libye a été enregistrée. Le directeur général de l'Agence de promotion des exportations estime qu'il faudrait profiter des opportunités qu'offre le marché nord- américain. Les informations disponibles font état de l'existence de 400 à 500 intervenants dans le domaine des exportations, mais il s'agit souvent d'opérations ponctuelles effectuées par des opérateurs occasionnels. Les professionnels de l'exportation sont très peu nombreux. M. R.