Hier, après-midi, les caravanes apportant des aides de toute nature affluaient toujours vers la ville de Tizi Ouzou. Elles venaient apporter des vivres et des vêtements et autres couvertures pour les familles sinistrées suite aux incendies qui ont causé de gros dégâts matériels et humains. Des bus ramenant des personnes bénévoles pour l'extinction des feux arrivaient de plusieurs wilayas, aux côtés d'au-tres véhicules munis d'aides en gîtes et en nourriture. C'est toute l'Algérie qui se mobilise et qui, spontanément, s'est mise en mouvement pour être aux côtés des populations sinistrées. Au niveau du boulevard Krim Belkacem, des jeunes travaillant en collaboration avec le Croissant-Rouge algérien ont disposé des bornes d'orientation pour les caravanes arrivant des autres régions du pays. Sur place, les citoyens sont orientés vers les communes et les gîtes disposés, pour la circonstance pour l'accueil des familles sinistrées. Des salles de sport, des complexes sportifs, des hôtels et même des salles des fêtes, initialement fermées à cause de la Covid-19 sont mis à la disposition des sinistrés qui ont perdu leurs maisons, ravagées par les flammes. Sur les routes menant aux zones sinistrées, le trafic est dense. On pouvait croiser des véhicules immatriculés dans les autres wilayas et d'autres venant des autres communes. Les aides arrivent à un rythme très rapide, à tel point que les familles touchées affirmaient ne manquer de rien. «El hamdou lillah, je me sens vraiment tranquillisé par ce que je vois. Il y a des Algériens qui viennent de partout. Il ne nous manque rien. La solidarité est notre point fort. Dieu fasse que cela continue», répond un vieil homme qui a perdu sa maison et pour qui, une maison ne vaut absolument rien devant la vie sauve des membres de sa famille. Dans les hôpitaux, les blessés se comptent par dizaines, voire par centaines. Le personnel soignant arrive tout de même à assurer, notent plusieurs citoyens qui témoignent des grands efforts fournis pour sauver la vie à certains blessés graves. «La majeure partie des blessés est constituée de personnes généralement jeunes, qui ont pris part aux opérations d'extinction» affirme un infirmier à l'hôpital de Larbaâ Nath Irathen. «J'ai été encerclé par les flammes. Au bout d'un moment, je ne voyais rien du tout. je ne pouvais même pas ouvrir les yeux. La respiration devenait presque impossible. Au moment où j'allais m'évanouir, j'ai senti une main qui me soulevait. Une personne que je ne connais pas m'avait aidé à sortir de l'encerclement des flammes», raconte un jeune qui venait de sortir du CHU Nedir Mohamed, après des soins. En fait, jusqu'à hier dans l'après-midi, alors que le nombre de foyers d'incendies, a baissé, des aides arrivaient toujours, de toutes les wilayas. Les routes menant aux villages étaient animées par ce trafic «rassurant». «Je conseille à nos frères venant d'autres wilayas de faire attention aux routes sinueuses mais aussi à ne pas trop se rapprocher des flammes qui arrivent parfois en bordure des routes», a conseillé rapidement un agent de la Protection civile à qui nous avons demandé son avis. Enfin, il est à relever aussi le bon travail effectué par la Sonelgaz qui a bien géré la situation en évitant des dégâts, surtout en ce qui concerne le réseau de gaz de ville. Ce qui est plutôt difficile, c'est bel et bien la gestion de l'eau. Déjà en manque d'eau potable, les communes devaient fournir de l'eau pour l'extinction des feux. Une situation qui a fait naître un élan de solidarité. En effet, des citoyens possédant des citernes et des camions-citernes se sont mobilisés pour acheminer de l'eau vers les lieux des incendies. «Je ramène l'eau de loin mais je suis prêt à aller encore plus loin, pour en trouver, la situation oblige», affirme un camionneur.