«Nous devons rester unis!», a lancé aux Algériens le président Abdelmadjid Tebboune lors de son discours diffusé, jeudi dernier, via la Télévision nationale. Dans son allocution à la nation, le chef de l'Etat a insisté sur la préservation de l'unité nationale ainsi que l'élan de solidarité des citoyens. Après avoir renouvelé ses condoléances aux victimes des incendies ayant fait au moins 70 morts, en grande majorité en Kabylie, le chef de l'Etat a mis l'accent sur la nécessité de préserver l'unité nationale, estimant que toute velléité d'y porter atteinte «est un crime en soi». Dans son intervention, le chef de l'Etat a mis en garde contre les tentatives d'atteinte à l'unité nationale et toute exploitation de drames et crises pour envenimer la situation et semer la discorde entre les enfants de la patrie. «Il faut qu'on préserve l'unité nationale et nous devons faire face, tous, à tous ceux qui veulent diviser l'Algérie», a souligné Abdelmadjid Tebboune, avant de dénoncer les «virus qui veulent semer la division». Ceux qui profitent de cette tragédie que traversent des wilayas entières pour «envenimer la situation et tenter de séparer entre l'armée et le peuple et entre le peuple et l'Etat», doivent savoir, affirme le chef de l'Etat, que «ce sont les citoyens honorables qui ont soutenu les services de sécurité pour mettre la main sur des suspects». «L'Etat algérien est indivisible, il en est de même pour le peuple, de Tizi Ouzou à Tamanrasset et de Tébessa à Tlemcen. L'affaire de l'unité nationale est tranchée», a-t-il souligné, assurant que «toutes les voies possibles» seront épuisées pour barrer la route aux parties désirant attenter à cette union. En ce sens, Abdelmadjid Tebboune a affirmé que «l'Etat usera de tous les moyens contre ceux qui attentent à l'unité nationale pour laquelle un million et demi de chouhada se sont sacrifiés». Concernant le décès du jeune à Larbaâ Nath Irathen (Tizi Ouzou), suite à des soupçons de son implication dans les feux de forêt qui ont ravagé la région, le président de la République a souligné que seule la justice était habilitée à établir les faits dans cette affaire. «Ce ne sont pas tous les enfants de Tizi Ouzou ou de Larbaâ Nath Irathen qui sont responsables. Il ne faut pas tomber dans le piège des deux organisations terroristes qui veulent saisir cette occasion pour attenter à l'unité nationale», a-t-il averti, citant deux organisation terroristes, sans les nommer, allusion au mouvement du MAK et à Rachad. En effet, le président Tebboune a affirmé que ces incidents ont été provoqués peut-être en partie par la canicule qui sévit en Méditerranée, mais aussi et surtout par des mains criminelles. Mettant en avant l'élan de solidarité nationale avec les populations des wilayas de Tizi Ouzou et de Béjaïa, le chef de l'Etat a appelé à sa préservation. «La seule chose qui nous console en cette pénible épreuve, c'est l'élan de solidarité dont ont fait preuve tous les citoyens qui étaient de tout coeur avec les habitants de Tizi Ouzou et de Béjaïa. C'est un élan que nous devons sauvegarder tout autant que l'unité nationale», a déclaré Abdelmadjid Tebboune qui a révélé l'arrestation de 22 individus suspectés d'être à l'origine des feux de forêt qui ont ravagé plusieurs wilayas du pays. Les suspects, dont 11 à Tizi Ouzou, quatre à Annaba et le reste à Médéa, Jijel et Aïn Defla, sont à présent entre les mains de la justice. Par ailleurs, le chef de l'Etat a fait état de l'arrivée, hier, de deux avions bombardiers d'eau (de type Canadair) en provenance de l'Espagne, et d'un troisième appareil en provenance de la Suisse dans 2 jours. Répondant à certaines critiques, le chef de l'Etat a relevé «avoir donné, dès les premiers départs de feu, des instructions pour prendre attache avec tous les pays européens amis en vue de l'acquisition de Canadairs». Malheureusement, a-t-il dit, aucun pays n'a répondu à notre demande, tous les appareils européens étant déployés en Grèce et en Turquie. Aussi, a-t-il instruit le Haut Commandement de l'ANP pour «prendre contact avec les compagnies qui vendent des ABE», affirmant que l'Algérie avait suffisamment de moyens pour l'acquisition de ces appareils.