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Les caravanes de l'espoir!
Venues des quatre coins du pays, elles ont éteint les feux de la «fitna»
Publié dans L'Expression le 14 - 08 - 2021

Double choc national! Ce jeudi, les Algériens se sont réveillés en faisant face à un nouveau drame, à savoir le lâche assassinat du jeune Djamel Bensmaïl dans une région déjà endeuillée par les feux de forêt.
Les réseaux sociaux se sont déchaînés pour allumer un nouveau feu, celui de la... «fitna».
Une ambiance des plus délétères régnait sur le pays en cette matinée des plus caniculaires. Cela a-t-il entaché le magnifique élan de solidarité des Algériens? À en croire la Toile: oui! C'est même la grande division. Dans la réalité, les choses sont complètement différentes! Il suffit de faire un petit tour dans n'importe quel quartier du pays pour le constater.
Les initiatives citoyennes pullulent à chaque coin de rue. Commerçants et particuliers ont mis à la disposition des bienfaiteurs leurs locaux pour ramasser les dons.
Les transporteurs privés font le tour de ces «dépôts» afin d'offrir gracieusement leur service. Nous avons rencontré un groupe d'une dizaine de jeunes filles et de jeunes hommes qui attendaient sur un trottoir avec des cartons de denrées alimentaires.
«On s'apprête à aller à Tizi- Ouzou. On vient déjà d'envoyer deux camions pleins, on attend un troisième fourgon pour charger ce qui nous reste comme marchandises», rapportent ces jeunes bénévoles aux yeux cernés. Racha et son fiancé, Fella, Lydia, Nassim, Youba, Nabil, Ghiles, Mohamed, Omar,... n'ont presque pas fermé l'oeil de la nuit. «En plus de ce que nous avons nous-mêmes acquis, on a été envahi par des dons qui nous viennent de toutes parts», rapportent-ils avec beaucoup de fierté. Celle d'appartenir à ce peuple qu'ils qualifient de merveilleux! «Franchement, on ne s'attendait pas à un tel engouement en moins de 24 h. On devait charger juste nos voitures, on s'est retrouvé à devoir solliciter un camion, puis deux, puis trois...», ajoutent-ils les larmes aux yeux.
Le pouvoir de la solidarité
Il est 11 h, le «fourgon bénévole» arrive. Il n'est pas seul. Il a ramené avec lui des amis pour l'aider à charger. En moins de 5 minutes, les énormes quantités de divers produits sont déjà dans la malle. Tout le monde joue le jeu, mêmes les frêles jeunes demoiselles prennent des cartons plus lourds que leur poids.
Les accompagnateurs du transporteur se frayent une petite place à l'arrière du fourgon. Ils tiennent coûte que coûte à venir aider, quitte à être enfermés dans ce «hammam» pendant plus d'une heure de route en pleine canicule. Tout le monde est prêt à partir. Sur le chemin, ils sont interpellés par des citoyens qui leur demandent s'ils avaient encore un peu de place pour prendre avec eux d'autres dons. Courageux, les jeunes «enfermés» debout à l'arrière arrivent encore à trouver des centimètres carrés. Ils n'hésitent pas à tenir à porter tout au long du chemin ces cartons. «Ne vous inquiétez pas, cette petite heure de route n'est rien comparée à l'enfer que vivent nos frères en Kabylie», rétorque l'un d'eux qui n'a jamais visité cette région de toute sa vie. Après plusieurs
«haltes», ils prennent enfin la N12 en direction de Tizi Ouzou. Très vite des cortèges se forment. Des centaines de voitures, camions et fourgons aux différentes immatriculations se suivent dans ces caravanes de la solidarité. On les reconnaît en les voyant surchargés de différentes aides. Feux de détresse allumés, ils exhibent fièrement le drapeau national avec des écriteaux très significatifs:
«On est tous Tizi Ouzou» ou encore «solidarité avec la Kabylie». Ils se saluent et s'échangent les informations. Une organisation «informelle» qui leur permet de distribuer équitablement les dons à travers les différentes centres de collecte de la wilaya.
Des cortèges aux différents matricules
À «Tizi», ils sont salués par la population locale. Coups de klaxons et applaudissements ont de rigueur. Chacun essaye de les remercier à leur façon. On arrive à un de ces centres au niveau du parc de loisirs Tamaghra, qui a ouvert ses portes pour accueillir les sinistrés, mais aussi pour récolter les dons. Sur place, des files indiennes de camions et fourgonnettes se forment. Certains déchargent ce qu'ils ont apporté de différentes wilayas, d'autres les rechargent pour les envoyer dans les villages sinistrés. Des bénévoles sur place s'occupent du tri et de la distribution afin d'assurer une «équité», selon les besoins de chaque commune. Et ces besoins sont énormes! Moins d'une heure après, l'arrivée du ravitaillement de ces jeunes Algérois, qui avaient déjà trouvé sur place une grande quantité de produits, tout s'épuise!
La détresse se lit sur les visages. Ils n'ont pas le temps de digérer cette «rupture de stock» qu'ils sont surpris par des coups de klaxons. Une nouvelle caravane est là. «On vient de Hydra, où peut-on
décharger?», lance avec un large sourire le jeune qui menait le cortège. Ils sont applaudis par les présents qui sont soulagés d'être de nouveau approvisionnés. Dans une ambiance bon enfant, tout est déchargé en quelques minutes.
Le tri est fait aussi rapidement.
Le transporteur qui était venu avec les jeunes d'Alger propose ses services. Lui et ses amis «kamikazes» insistent pour aller distribuer dans les zones les plus sinistrées. «Que l'on meure en chahid», rétorquent-ils sans sourcilier.
«Que l'on meurt en chahid!»
Leur fourgon est aussitôt rempli de différents produits de première nécessité. Ils font un deuxième tri toujours dans le souci de l'équité. «Comme cela on peut donner directement les donations dans les villages où l'on va s'arrêter», atteste le chauffeur. Ils prennent la route de l'enfer. Ces belles montagnes verdoyantes ne sont plus qu'un tas de cendres! Des images apocalyptiques qui donnent froid dans le dos. Mais cela ne décourage nullement ces bienfaiteurs. Sur le chemin, ils tombent même sur un début de foyer d'incendie qu'ils arrivent à éteindre grâce à l'extincteur du fourgon. Leur première halte est dans la commune des Ouadhias. Ils y découvrent un décor de guerre avec des citoyens sinistrés, rassemblés dans des campements de fortune. Ils sont surpris par la gentillesse de ces habitants qui gardent le sourire malgré le drame qu'ils sont en train de vivre. Mieux encore, eux qui craignaient que leurs cargaisons soient prises d'assaut par ces familles qui ont tout perdu sont confondus par leur réaction. Ils sont dirigés vers les villages les plus sinistrés. «Ils ont besoin d'aide plus qu'ici», soutiennent les habitants. Arrivés dans ces endroits où ils ne restent presque plus rien, ils sont encore une fois abasourdis par la réaction des villageois. Ils ne prennent que ce dont ils ont besoin en urgence et en petite quantité afin que le fourgon puisse continuer à desservir d'autres villages.
La «fierté» des villageois...
La nuit tombe mais pas la chaleur! Le fourgon affiche 55 degrés après avoir atteint les 60 dans l'après-midi. Même les smartphones «bugs» devant cette chaleur infernale. «Vous ne pouvez pas prendre de photos, l'appareil est trop chaud», notifie le téléphone portable. Ils poursuivent quand même leur tournée jusqu'à Larbaâ Nath Irathen où ils vident ce qu'il reste de leur cargaison. Au retour, ils sont surpris par un départ de feu en pleine montagne.
La fumée est éparse, ils n'ont aucune visibilité. Ils commencent à avoir peur. Ils sont arrêtés par des citoyens qui leur proposent de passer la nuit avec eux, à l'abri. Ils sont tentés de le faire, mais refusent car ils veulent coûte que coûte rentrer à Alger. Car, demain matin ils vont refaire la même opération. Leur détermination finit par payer. Ils s'en sortent tant bien que mal. Fatigués, ils ne sont soulagés qu'une fois arrivés au barrage de Tadmaït. Ils sont arrêtés par les jeunes de la région qui les remercient pour leur bravoure avant de leur offrir de l'eau et des repas, non sans leur proposer de passer la nuit. Il est 3h du matin, ils rentrent enfin chez eux avec le sentiment du devoir accompli. Ils vont se reposer quelques heures avant de repartir pour une nouvelle mission humanitaire. Ces jeunes sont le vrai visage de l'Algérie, pas celui que l'on voit sur les réseaux sociaux. C'est pour cela qu'on est fier d'être algérien...


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