Nouveau rebondissement dans l'affaire de l'horrible meurtre de Djamel Bensmaïl. Pas moins de 25 autres suspects ont été d'arrêtés. La direction générale de la Sûreté nationale, qui a communiqué sur l'évolution de l'enquête, toujours en cours, a confirmé dans un communiqué rendu public, hier, avoir réussi à mettre la main sur le téléphone portable de la victime. Une pièce extrêmement importante pour la suite des investigations. Et pour cause, le communiqué use d'un lexique assez peu usité dans le langage de la Dgsn. «Des informations étonnantes ont été découvertes sur les mobiles du meurtre de Djamel Bensmaïl.» L'exploitation de l'appareil a permis aux enquêteurs de découvrir «les véritables mobiles du meurtre du jeune Djamel Bensmaïl, qui seront révélées par la justice ultérieurement en raison du secret de l'instruction», a ajouté le communiqué. La colère et autres impulsions morbides, compte tenu de la situation n'est visiblement pas le véritable motif de l'assassinat du jeune bénévole. Le communiqué de la Police nationale ne donne aucun détail des informations étonnantes, mais l'on suppose que l'affaire est autrement plus profonde que veulent le faire croire les inculpés dans leurs aveux. Cela ouvre de nouvelles perspectives. En attendant, on retiendra que les services spécialisés de la Sûreté nationale ont procédé «en un temps record», à l'arrestation de «25 autres suspects, en état de fuite dans plusieurs wilayas du pays», comme rapporté d'ailleurs dans le communiqué de la Dgsn. Parmi les personnes appréhendées figurent «deux individus arrêtés par les services de sûreté de la wilaya d'Oran alors qu'ils s'apprêtaient à quitter le territoire national». En tout, avec ce coup de filet, ce sont «61 suspects impliqués à différents degrés dans l'homicide, l'immolation et la mutilation d'un cadavre, la destruction de biens et la violation d'un siège de police», qui sont actuellement sous les verrous. Cette enquête a rapidement avancé parce que les limiers de la Police nationale ont utilisé des techniques modernes dans l'exploitation des données contenues dans le téléphone portable de la victime. Outre l'élargissement du champ d'investigation, l'arrestation d'autres personnes impliquées dans le meurtre et l'apparition d'indices révélant d'autres mobiles du crime commis sur la personne de Djamel Bensmaïl, il a été établi l'implication directe d'«un réseau criminel, classé comme organisation terroriste». Le communiqué ne cite pas l'identité dudit mouvement, mais les informations qui circulent sur les réseaux sociaux et la proximité des prévenus avec le MAK de Ferhat Mehenni, amènent à mettre un nom sur l'organisation qui est derrière le complot qui a failli dégénérer en chaos, n'était-ce la sagesse du père de la victime. Pour la Dgsn, il est entendu qu'«un mouvement terroriste est derrière le plan ignoble, de l'aveu de ses membres arrêtés». «Je lui ai dit: pourquoi tu as allumé ces incendies? Il m'a répondu qu'il était innocent. Je lui ai porté deux coups de couteau». C'est la déclaration du principal accusé. Il affirme avoir reçu le couteau d'un jeune, âgé d'à peine 20 ans. Ce dernier confirme sa participation au crime, tandis qu'un troisième avoue avoir mis «des cartons sur le cadavre en feu, pour raviver les flammes». Deux autres individus ont reconnu leur appartenance au MAK et révélé les noms de leurs recruteurs.