Sour El Ghozlane est une preuve de la présence romaine dans toute la région. La semaine du patrimoine a été une occasion saisie par l'association Histoire et archéologie pour faire connaître au grand public quelques facettes de l'histoire de la wilaya de Bouira. Pendant une semaine, les organisateurs ont aussi donné l'opportunité au jeune public, composé en grande majorité de collégiens, d'avoir plus d'informations sur le sujet au niveau national. Ainsi et en marge du thème exclusivement réservé à la wilaya, Mme Amamra Aziza a animé une conférence sur le passé de la Casbah à travers les siècles. Une séance de projection a aussi émerveillé les enfants qui ont découvert la diversité du patrimoine national, contenu et détenu par le Musée national des arts traditionnels et traditions populaires. Les enfants de sept établissements ont eu aussi droit à une visite sur les lieux de la grande bataille d'El Mokrani. On peut retenir de ces journées, des informations intéressantes sur la wilaya. Selon les historiens qui se sont succédé, la wilaya de Bouira était le centre d'un empire «Haz» qui s'étendait du pied du Djurdjura jusqu'à «Ragh» à l'est et jusqu'à Ksar El Boukhari ( w.Médéa) à l'ouest. Cet empire se caractérisait par les plaines «Hamza» par référence à Hamza Ben Hacène El Alaoui, un descendant des familles nobles du Prophète et un éminent érudit de la région au IXe siècle après- JC. S'agissant de la dénomination Hamza et Souk Hamza reconvertie en Bouira, 4 versions ont cours et expliquent cette appellation. Si certaines restent plausibles, celle du jeune qui dira à des voyageurs Bouy Raah (mon père est parti) relève de l'anecdote. La wilaya connaîtra, à travers les temps, plusieurs invasions. La ville de Sour El Ghozlane anciennement dénommée Auzia est une preuve de la présence romaine dans toute la région. Takfarinas, roi des Numides a mené 8 années de guerre contre cette occupation. C'est à quelques encablures des forts d'Auzia, au lieudit Dechmia que ce dernier rendra l'âme. Entre 476 et 1442, fut période qui coïncide avec la présence des «Oundanis», phase de la déchéance de l'Etat des «Benu Ziane», en passant par l'ère des conquêtes islamiques. En 1554 la région servira de tremplin pour les expéditions vers l'Andalousie. Cette présence est confirmée par la découverte, en 1977, d'une pièce de monnaie de l'époque à El Hachimia, entre Bouira et Sour El Ghozlane. La présence des Ottomans est concrétisée par les forts de Draâ El Bordj, au chef-lieu de wilaya, ancienne mosquée de Sour et le fort turc de Bordj Okhriss. La guerre, sans merci, contre la présence coloniale est une réalité puisqu'en 1837, Ibn Tayeb Ben Salem Edoubaïssi est intronisé par l'émir Abdelkader, Khalifa à la tête de 4350 soldats. En septembre de l'an 1839, Abdelkader visite la région. En 1871 c'est Cheikh El Mokrani qui prend la relève et mène la bataille. Le 5 mai 1871, il décède au lieudit Oued Souflat. Son frère Boumezrag prend la relève. Entre 54 et 62 la région n'est pas restée en marge puisqu'elle s'embrasera d'est en ouest. Les monts du Djurdjura et de Z'Barbar accueilleront la révolution jusqu'à son ultime moment. Pour le volet culturel et artistique, le jeune public apprendra, par exemple, que le concepteur du sceau officiel de la République algérienne démocratique et populaire n'est autre que l'artiste Bouzidi Mohamed, originaire de Lakhdaria. L'artiste et professeur, Khittous Hamid, reviendra en détail sur les différentes phases qu'a connues ce domaine et citera des noms jusque-là inconnus pour les jeunes, à l'image de l'artiste-peintre, Larbi Arezki, un peintre de renommée mondiale. Les intervenants ont saisi l'occasion pour appeler à une réelle prise en charge du dossier surtout que la wilaya de Bouira chevauche sur deux parties distinctes que sont les régions berbérophone et arabophone. Les composantes de la personnalité algérienne et ses dimensions plurielles sont une réalité à Bouira. Les adeptes de l'appellation Thoubirats, nom berbère de Bouira regrettent les vergers de nèfles, à l'origine de cette dénomination qui encerclaient, par le passé, la ville. L'association de wilaya, pour l'histoire et l'archéologie, initiatrice de cette semaine et de cette virée à travers le passé de la wilaya, a voulu cibler les jeunes collégiens que la direction de l'éducation a mis à sa disposition. «Le passé doit être inculqué aux enfants qui restent l'avenir du pays...» nous dira son président.