La décrue! La 3e vague de la Covid-19 connaît une tendance baissière depuis une quinzaine de jours. Le nombre quotidien de contaminations s'établit, depuis plus d'une semaine, autour des 700 cas par jour, après avoir atteint les 2000 contaminations la fin du mois de juillet dernier. C'est à ce moment-là que le pic de ce «tsunami» a été atteint. «La journée du 29 juillet dernier a été celle du pic de la 3e,avec les 2000 contaminations enregistrées en une seule journée, mais aussi l'augmentation fulgurante des cas graves et des décès», a révélé, vendredi dernier, le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, dans un entretien accordé au site spécialisé, santénews-dz. Depuis cette fatidique journée, la situation sanitaire globale s'est nettement améliorée, fait remarquer le ministre. «La situation sanitaire s'améliore de jour en jour avec une baisse de la courbe des contaminations», a assuré Abderrahmane Benbouzid. Chose qui est confirmée par les professionnels de la santé qui sont sur le front «Covid-19». Toutefois, les spécialistes avertissent sur le fait qu'il ne fallait pas crier victoire trop vite. «La situation n'est plus aussi catastrophique que durant le mois dernier, mais on est loin d'en avoir fini avec cette 3e vague, et encore moins avec ce virus», mettent-ils en garde, depuis plusieurs jours, face aux derniers relâchements constatés chez leurs compatriotes. Une menace toujours persistante qui a été corroborée par le professeur Riyad Mahyaoui, membre du Comité scientifique chargé de la lutte et du suivi du coronavirus. Il donne des chif-fres très inquiétants sur les indicateurs généraux de cette pandémie. «Malgré la tendance à la baisse du nombre d'infections enregistrées quotidiennement, environ 13 500 personnes atteintes par le virus sont hospitalisées, tandis que plus de 800 cas sont en soins intensifs», a-t-il révélé, vendredi soir, lors de son passage sur le plateau de la Télévision nationale publique, Eptv. Alger et Tizi Ouzou sont les wilayas où il y a le plus d'hospitalisations avec, respectivement, 2 500 patients pour la capitale et 1 900 patients dans la ville des Genêts. Le même médecin a, également, mis en avant le fait que le nombre quotidien de décès reste élevé malgré la baisse des contaminations quotidiennes. Le professeur Riyad Mahyaoui soutient que le fait que la baisse des contaminations ne s'est pas forcément traduite par une grosse baisse de la pression au niveau des établissements sanitaires. Il explique cela par le variant Delta qui représente plus de 91% des cas en Algérie. «Il s'agit d'une souche très virulente et hautement contagieuse. Elle provoque des complications respiratoires chez la majorité des personnes touchées», rappelle-t-il. Riyad Mahyaoui met donc en garde contre tout relâchement qui pourrait entraîner une 4e vague plus virulente que la 3e. «Elle pourrait arriver beaucoup plus tôt que ce que l'on croit, avec la vitesse de propagation du variant Delta», assure-t-il, avant d'insister sur le respect des mesures barrières, même lorsque l'épidémie se calmera. «Il faut continuer à faire attention, à porter le masque et à aller se faire vacciner si on veut éviter un nouveau chaos», a-t-il réaffirmé. C'est le même appel fait, quelques heures plus tôt, par le ministre de la Santé. Il a, lui aussi, insisté auprès des Algériens pour qu'ils restent sur leur garde. Il s'est désolé de voir que le respect des mesures d'hygiène et de distanciation sociale baisse au même rythme que celui des contaminations. Abderrahmane Benbouzid a, également, insisté sur le fait que les Algériens doivent continuer à se faire vacciner comme durant les 2 derniers mois. «Six millions d'Algériens se sont fait vacciner jusqu'à aujourd'hui. Il faut que la population continue à adhérer à cette campagne pour atteindre les 30 millions de vaccinés avant la fin de l'année», a-t-il certifié. Le ministre annonce, au passage, que la vaccination pour les moins de 18 ans devrait commencer très prochainement afin d'atteindre très rapidement une véritable immunité collective. Allons-nous, donc, retrouver une vie normale en 2022? Wait and... «vaccinate»!