Après deux mois d'incarcération, l'ancien parlementaire indépendant Amrane Aït Hamouda dit Nordine, 71 ans, a quitté la prison d'El-Harrach. «La chambre d'accusation (cour du Ruisseau, d'Alger) vient de prononcer ce 29 août 2021 la mise en liberté provisoire de Amrane Aït Hamouda dit Nordine», a indiqué, hier, le Comité national pour la libération des détenus (Cnld). Cette libération fait suite à la demande de remise en liberté introduite par les avocats du détenu en question. Arrêté, le 26 juin dernier à Béjaïa, alors qu'il rentrait à l'hôtel après avoir animé une conférence-débat dans le café littéraire de Tichy, Nordine Aït Hamouda avait été placé sous mandat de dépôt le lendemain par le tribunal de Sidi M'hamed d'Alger. Le fils du colonel Amirouche, héros de la guerre d'indépendance de l'Algérie, est poursuivi pour «atteinte aux symboles de l'Etat et de la révolution, atteinte à un ancien président de la République, atteinte à l'unité nationale, incitation à la haine et discrimination raciale». Des propos tenus le 17 juin dernier, lors d'une émission diffusée par la chaîne de télévision El Hayet, qui avait, d'ailleurs, été suspendue durant une semaine. Durant cette interview, l'ex-député a qualifié l'Emir Abdelkader et d'autres figures du mouvement national et de la Révolution, Messali El-Hadj et Houari Boumediene, de «traîtres». Amrane dit Nordine Aït Hamouda a également accusé les descendants de l'Emir Abdelkader de continuer à percevoir des pensions de l'Etat français. En réaction, des membres de la famille de l'Emir, ainsi que la fondation qui porte son nom, ont déposé plainte. Tandis que le représentant du ministère des Moudjahidine et des Ayants droit s'est constitué officiellement partie civile. Tout en exprimant son rejet «total» et sa réprobation «ferme» de toute tentative d'atteinte aux symboles de la Résistance populaire, du Mouvement national et de la Révolution du 1er Novembre, le ministère des Moudjahidine a, dans un communiqué, prévenu qu'il n'hésitera pas à prendre les mesures légales contre toute personne, qui s'en prend aux symboles de «l'Histoire nationale», en se constituant partie civile dans le cadre des plaintes qui seront déposées.