Est-ce la fin de la crise d'oxygène qui a, pendant plusieurs semaines, frappé plusieurs hôpitaux d'Oran, en plus de tous les décès enregistrés en raison des ruptures récurrentes de ce produit? Cette problématique continue de constituer un sujet d'actualité. À l'instar du reste du pays, l'élan de solidarité lancé dans la wilaya d'Oran est fructueux. Trois centrales de production d'oxygène sont arrivées à la fin de la journée de dimanche, à Oran. Elles ont été importées de la Turquie et financées par des donateurs ayant requis l'anonymat. Ces trois générateurs seront installés dans les trois hôpitaux déployés pour la prise en charge des malades de la Covid-19, à savoir l'unité de Chetaibo d'une capacité de 240 lits, El Karma de près de 100 lits et Ain El Türck. «Ces machines seront opérationnelles dans les toutes prochaines journées», a-t-on indiqué, expliquant que «le cauchemar de la disette en oxygène, notamment dans les hôpitaux, relève désormais, de l'ancienne histoire». Et d'ajouter que «ces hôpitaux produiront leur propre oxygène, en plus de l'appoint à apporter par les autres usines installées à Saint Hubert et Hassi Ameur». Ainsi donc, Oran, en particulier, peut respirer suffisamment, après avoir vécu un long cauchemar, ayant marqué, à jamais, les esprits et les proches des malades suffocants, qui se sont, des journées entières, mis à la quête, vaille que vaille, de cet air vital, un peu partout dans les usines de la sidérurgie, installées dans le territoire de la wilaya. À Oran, les employés de l'usine de fabrication d'oxygène, Rayan Ox, ont réussi le pari de relever le défi, en dépit de la crise sanitaire, en lançant les machines produisant l'oxygène. Il s'agit de l'usine Rayan Ox, inaugurée par le ministre de l'Industrie et son camarade du même gouvernement, le ministre de l'Industrie pharmaceutique. «Cette unité produira une quantité de 100000 litres par jour d'oxygène, en plus du stockage de pas moins de 1 million de litres de la même matière. Elle est dotée d'équipements et de machines répondant aux standards internationaux.» «Cette usine répondra aux besoins des parties ouest et centre du pays», a affirmé le ministre lors du coup d'envoi de cette unité. Lors de la même visite, le ministre de l'Industrie, Ahmed Zeghdar, a annoncé que «des usines, semblables à celle de Rayan Ox, seront concrétisées en collaboration avec le ministère de l'Industrie pharmaceutique, en large coordination avec plusieurs autres secteurs», ajoutant que «les usines de la sidérurgie ont amplement contribué à la fabrication de l'oxygène». «Ces dernières se sont soumises aux standards régissant la fabrication de l'oxygène médical». «Elles ont réussi la production quotidienne de pas moins de 100000 litres», a-t-il ajouté. Les habitants de la ville de Maghnia ont, pendant plusieurs jours, souffert le calvaire de la rareté de l'oxygène et assisté à la mort de plusieurs dizaines de malades, faute de cette matière, d'où une cagnotte qui a été lancée. Celle-ci a abouti à la collecte, en un laps de temps record, de 60 millions de dinars ayant permis l'acquisition de trois centrales au profit de l'hôpital Hamdoune Chabane. En attendant l'arrivage du troisième générateur, les deux premières sont entrées en production. Idem pour la wilaya de Mostaganem. Un seul donateur a financé l'achat d'un générateur à raison de 18 millions de dinars. À cela, d'ajoute l'apport exceptionnel de la diaspora, en particulier les deux associations actives en France. Il s'agit de l'Association de l'amitié populaire franco-algérienne, basée à Lyon et de l'Association franco-algérienne des pneumologues, établie à Paris. Ces deux associations ont expédié d'importantes quantités de médicaments, de concentrateurs et autres équipements, «situation oblige». Une question est, tout de même, à poser! Comment est-ce possible qu'un hôpital de la stature de l'EHU d'Oran, tout comme le CHU Benzerdjeb, ne soient pas dotés de ces équipements produisant cet air indispensable?