e sont trois ministres, Abderrahmane Lotfi Djamel Benbahmed de l'Industrie pharmaceutique, Ahmed Zeghdar de l'Industrie, et Mohamed Tarek Belaribi de l'Habitat, en visite à Oran, qui ont procédé mercredi à la mise en marche de cette unité de production d'oxygène médical, appelée «Rayan Ox». «Il faut comprendre que le gaz doit être à moins 196 degrés et il faut trois jours pour que les équipements atteignent cette température», explique Mohamed Amine Tazi, le gérant, en marge de la cérémonie. «Aujourd'hui, c'est la mise en service et, dans trois à quatre jours, nous aurons, assure-t-il, les premières quantités d'oxygène qui seront distribuées.» Les capacités de production avoisinent les 100 000 litres par jour. La distribution de cette denrée très demandée durant cette crise sanitaire est du ressort de la cellule de crise régionale qui couvre 17 wilayas de l'ouest du pays. «Les excédents, entre 20 000 et 40 000 litres /jour seront distribués au profit des autres régions du pays en fonction des besoins exprimés», ajoute le même chef d'entreprise pour qui un stock stratégique de cette matière doit être constitué : «Nous sommes en train d'étudier avec les autorités la possibilité de créer et de définir des lieux de stockage à travers le territoire afin de parer toute éventualité dans le futur et éviter la crise.» Déjà objet de plusieurs visites ministérielles, le démarrage de l'usine a été difficile dans le contexte de la pandémie à cause des restrictions et des contraintes liées aux déplacements des techniciens étrangers, notamment chinois et italiens. «Nous avons été entendus et quand la machine de l'Etat s'est mise en branle, notamment notre diplomatie, le problème a été résolu et l'usine a pu enfin démarrer». Celle-ci, fruit d'un investissement de 4,5 milliards de dinars, emploie actuellement 200 personnes mais les effectifs sont appelés à évoluer pour atteindre 250 et à terme 300. «Nous avons toujours vu dans l'oxygène un produit stratégique et c'est ce qui nous a motivés à créer cette entreprise dont le projet remonte à 2013», indique le même responsable rappelant que sa famille, le père principalement, était déjà le domaine des gaz médicaux durant plusieurs années. C'est la crise sanitaire et surtout la demande sur l'oxygène qui a braqué les projecteurs sur cette entreprise qui produira également d'autres gaz comme le CO2 ou le protoxyde d'azote utilisé en anesthésie ou comme antalgique. La matière première entrant dans la production de ces gaz existe en Algérie, d'où l'ambition à l'origine de viser le marché de l'exportation. L'initiative a été saluée et encouragée par les ministres qui se sont exprimés sur site lors de la visite. Pour le ministre de l'Industrie pharmaceutique, «il s'agissait de faciliter les procédures pour répondre à la demande», mais l'action est intégrée dans un programme global qui consiste à «soutenir les producteurs locaux en levant les contraintes». Pour sa part, le ministre de l'industrie a mis l'action sur le travail en collaboration en évoquant d'autres producteurs d'oxygène médical en Algérie avec lesquels on compte doubler la production par rapport à 2020. Advertisements