Têtu comme personne, le Makhzen a saisi l'occasion des élections législatives, régionales et locales du 8 septembre prochain pour tenter d'abuser l'Union africaine en sollicitant l'envoi d'observateurs dans...le territoire du Sahara occidental qu'il occupe illégalement depuis plusieurs décennies. L'organisation panafricaine n'a pas été dupe de la manoeuvre et a simplement opposé un refus à cette demande qui vient, une fois de plus, en contradiction totale avec les positions, maintes fois soulignées, de l'UA et des Nations unies qui considèrent comme nulles et non avenues les tentatives du Royaume marocain de prétendre passer outre les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l'ONU et de son Comité de décolonisation. Avec un tel rejet, l'Union africaine a, en fait, conforté la position de la RASD, membre fondateur de l'organisation, dont les représentants ont souligné le caractère totalement illégal des prétentions marocaines visant à étendre les opérations électorales au territoire sahraoui occupé. Rabat n'en est pas à son premier désaveu et si la réplique est, une fois de plus, cinglante, le Royaume marocain continue à prêcher le faux pour masquer le vrai, dans une fuite en avant lamentable. En cherchant à faire croire que les citoyens sahraouis sont concernés par un processus électoral dont la légitimé est obligatoirement limitée aux frontières du Maroc telles que reconnues par la communauté internationale et l'Union africaine, il avance l'hypothèse ridicule d'un territoire en paix et où n'existe aucune force d'occupation militaire dont le palmarès est lourd en matière de violations des droits humains fondamentaux. A plusieurs reprises, les dirigeants sahraouis ont appelé la communauté internationale à agir contre ces exactions du Makhzen dont les Sahraouis sont victimes. Dernière en date, la démarche du président de la RASD, Brahim Ghali, qui a exhorté le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, à intervenir pour mettre fin aux violences systématiques, aux multiples activités illégales du Royaume marocain et à sa prétention d'élargir le processus électoral à un territoire sahraoui en attente de décolonisation. Un processus totalement rejeté par la RASD et par le Front Polisario qui le considèrent, à juste titre, comme une «violation flagrante du statut légal du Sahara occidental» inscrit par les Nations unies depuis 1966 au titre de territoire non autonome et éligible à l'application de la résolution 1514 de l'Assemblée générale de l'ONU portant déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux. En tant que dernière colonie en Afrique, le Sahara occidental attend du nouvel envoyé spécial onusien, le Russe Alexander Ivanko, qu'il remette les pendules à l'heure et balaie les prétentions et les innombrables abus du Royaume marocain, appuyé par un membre permanent du Conseil de sécurité, au point d'entraver sans conséquence le mandat de la MINURSO et de bloquer, depuis des décennies, la mise en oeuvre du référendum d'autodétermination tel que prescrit par les résolutions dudit Conseil de sécurité de l'ONU.