Toutes les voies seraient bonnes à exploiter pour remédier, au plus vite, à la menace du stress hydrique qui plane et qui s'intensifie sur l'économie et la société. Les affres des coupures d'eau ont été le cauchemar des Algériens durant cette saison estivale. De plan de sauvetage en programme de réalisation, les nouvelles orientations s'articulent autour de la solution non conventionnelle qui consiste à augmenter le nombre de stations de dessalement de l'eau de mer, pour passer de 11 stations à 19 en 2024, soit une capacité de 1,4 milliard de m3. Un objectif ambitieux qui n'exclut pas le concours de partenariats, favorisant le transfert technologique et le principe du gagnant-gagnant. C'est dans cette optique que le ministre des Ressources en eau et de la Sécurité hydrique, Karim Hasni, qui recevait, jeudi, l'ambassadeur de la République de Corée du Sud à Alger, Kim Chang-Mo, a tenu à «encourager les entreprises coréennes à faire des propositions d'investissement dans le futur programme gouvernemental de réalisation des stations de dessalement et de développer aussi la technologie et l'industrie dans ce domaine à travers des projets mixtes entre les entreprises des deux pays». Déjà forts d'une coopération dynamique entre les deux pays dans le domaine du dessalement de l'eau de mer, les atouts de réussite de cette orientation ne peuvent que s'accroître au vu des moyens et des mécanismes de gestion mis en place par les pouvoirs publics en vue d'éradiquer le phénomène des coupures d'eau. Un engagement du gouvernement qui passe pour être le défi majeur autant sur le plan économique que sur l'urgence de satisfaire la consommation nationale. La situation est d'une complexité sans précédent, dans la mesure où, durant des décennies, aucune vision ou prévision à moyen terme n'a été adoptée pour prévenir l'augmentation des besoins en eau, dans un pays où la démographie est plus que galopante. Et ce, sans parler des besoins en eau dans le domaine économique et industriel. Une inertie qui coûte cher à l'Etat actuellement, du fait que, devant le constat amer de l'incapacité du réseau de barrages à prendre en charge ses besoins et de la faiblesse du nombre de stations de dessalement de l'eau de mer, dans la mesure où, sur un littoral de 1200 km, 11 stations de dessalement de l'eau de mer, seulement, existent. Une disproportion qui met le gouvernement dans l'obligation de recourir à tous les moyens pour rétablir la situation et permettre aux citoyens de vivre décemment, sans la crainte, presque quotidienne, de se retrouver sans une goutte d'eau. Dans ce sillage, l'appel du ministre à l'adresse des entreprises coréennes, qui a reçu un écho favorable de la part de leur ambassadeur, s'inscrit dans la volonté de l'Etat à se distinguer des pratiques anciennes, où les accomplissements et les réalisations croulaient sous le poids de la bureaucratie et de la corruption, et mettaient des lustres à donner des résultats sur le terrain. Une voie qui favorise l'efficacité et la célérité pour relever le défi de la bataille de l'eau, et qui s'accompagne d'un acquis précieux qui est, sans conteste, le transfert technologique. Il est désormais exclu du programme des réformes engagées de commettre les mêmes erreurs du passé. Les récents mouvements des hauts responsables dans presque tous les secteurs, dénotent d'une intolérance ferme contre l'incompétence. Il faut croire que les nouveaux partenariats, notamment ceux relatifs à la réussite des défis comme celui de la disponibilité de l'eau, seront différents de ceux du passé, ne serait-ce que par l'obligation d'aboutir, sous l'oeil vigilant du contrôle et du suivi, instaurée par le renouvellement des institutions.