Cela va faire plus d'une vingtaine d'années, une bizarre et douteuse pratique était quasi présente et ennuyeuse dans les juridictions où les magistrats, fils de leur «maman» avaient envie tant elles n'avaient rien à voir avec ce qu'ils ont appris à l'Ecole nationale de la magistrature!. Elle émanait du «labo des hauteurs d'El Biar» (Alger) et n'avait absolument rien à voir avec les lois en vigueur. Par une note interne aux cours de justice, (téléphonée, évidemment), les magistrats du siège et surtout les parquetiers, étaient sèchement informés que dorénavant, à chaque audience, le procureur présent à l'audience, établirait un rapport détaillé! Ce rapport consistait en la rédaction, par le procureur de la République du coin, d'un résumé détaillé, sur l'audience du jour! Une pratique digne de la défunte «Stasi»! De l'espionnage ou si on veut bien, du boulot de flics, en somme, en pleine audience! Etait-ce une manière de tenir en respect le juge du siège, censé être protégé par la loi, qui en a fait,malheureusement, «un magistrat in-dé-pen-dant»? Nous étions loin, très loin, de la pose, par Ahmed Ouyahia, alors puissant et froid ministre de la Justice, garde des Sceaux, fut-elle, symbolique, de la construction de la grande oeuvre de l'indépendance de la justice! C'est pourquoi, certains juges compétents arrivaient le jour de l'audience, la gorge nouée, les nerfs à fleur de peau et le sourire en «détention préventive»! C'étaient hélas, les jours sombres des magistrats intègres, qui se soumettaient au diktat de la tutelle, en ces moments noirs de la justice que tout le peuple raillait, taquinait, insultait, interrogeait et maudissait en plein jour! En ce qui nous concernait, nous fréquentions les juridictions non soumises à ces sales et malvenues pratiques d'une autre ère, une fois informé, par des magistrats patriotes. D'ailleurs, une fois le serment prêté au cours d'une pimpante cérémonie à l'Ecole supérieure de la magistrature, les jeunes magistrats se détournaient plus ou moins de ce qu'ils ont appris, des années durant, par la faute des «instructions» des quelques chefs de cour, qui marchaient, les yeux fermés, avec ce nocif cocktail empoisonné, d'un autre âge. Un hommage appuyé est aujourd'hui lancé à ces inimitables chefs de cour courageux, intègres et fiers, qui sont toujours à leurs places, des places confiées par le nouveau seul Conseil supérieur de la magistrature, qui devrait passer à la vitesse supérieure, se passer de la «tutelle», car ce n'est que lui, la tutelle, et placer une bonne fois pour toutes, la justice dans la place qu'elle n'aurait jamais dû quitter.