La harga ou encore l'émigration clandestine, prend, ces derniers jours, des formes phénoménales. Les «départs» sont d'autant plus nombreux que les services en charge de juguler ce phénomène sont sur le qui- vive en permanence... Ces mêmes services ont déjoué plusieurs dizaines de tentatives de la traversée clandestine. Dans ce sillage, pas moins de 330 candidats algériens et autres, au nombre de 70, de plusieurs nationalités ont été arrêtés alors qu'ils étaient à bord des embarcations de fortune, à savoir ces gigantesques bateaux de fabrication artisanale baptisés du nom de «Botis» et autres canots pneumatiques à moteur, de différentes puissances. Ces arrestations ont été opérées un peu partout sur plusieurs plages algériennes. Rien n'explique ce déchainement humain, ces yeux rivés sur la mer, attendant «la calma» pour tenter le coup alors que ces harraga ont, à l'avance, pris toutes les dispositions en se préparant pour ce qu'ils qualifient de «voyage de la mort ou de la survie». Des adultes, hommes, femmes, jeunes et moins jeunes, des familles entières, sont séduits par cet eldorado incertain et de plus en plus frappés par la tentation, quitter le pays pour des raisons qu'ils peinent tout de même à expliquer de manière tangible. Ils sont tout simplement subjugués par la flânerie dans les rues parisiennes après avoir transité clandestinement par l'Espagne. Durant le mois en cours, nombre de ces Algériens ont rallié cette péninsule ibérique et enregistré un nouveau record après ceux des mois de juillet et août. Les chif-fres sont très alarmants. Ainsi, pas moins de 1500 harraga, en majorité Algériens, ont été denombrés au milieu du mois en cours. C'est ce qu'a publié, sur sa page facebook, Francisco José clémente Martin, du Centre international d'identification des migrants disparus et membre de l'ONG portant le nom de «Heroes Del Mar», ajoutant que «ces harraga sont des hommes, des femmes et des mineurs». «Ils sont arrivés à bord de près d'une centaine d'embarcations, ralliant ainsi les côtes espagnoles d'Almeria. Cette ville du sud de l'Espagne est à de 2 heures de trajet si l'on prend en ligne de compte la puissance de l'embarcation et les conditions météorologiques, en plus des villes d'Alicante, Murcie et les îles Baléares. La même source ajoute que «1 000 migrants ont été arrêtés par les autorités espagnoles, tandis que 500 autres se sont évaporés dans la nature dès qu'ils ont foulé le sol espagnol en prenant la fuite». Et d'ajouter que «deux personnes ont trouvé la mort après avoir rallié la rive d'Almeria». Ces candidats sont très souvent relâchés et sommés de quitter le territoire espagnol dans les 72 heures qui suivent. Dans la majorité des cas, ces expulsions ne sont très souvent pas synonymes d'exécution. Ces harraga poursuivent leur chemin sillonnant les villes du sud de l'Espagne avant de rallier le point de chute final, la France.