Peut et doit mieux faire. C'est certainement l'appréciation qui irait le mieux à la copie rendue par le gouvernement en matière d'exportations hors hydrocarbures. La barre des 5 milliards de dollars fixée par le président de la République ne sera probablement pas atteinte, mais elle a été un excellent stimulateur. L'Algérie doublera, en effet, ses revenus hors secteur pétro-gazier, pour la première fois depuis deux décennies. Plus de 4 milliards d'exportations hors hydrocarbures sont attendus d'ici fin 2021. Le sillon est, désormais, tracé pour surfer sur cette courbe ascendante, vaincre ce signe indien qui poursuivait le pays depuis 20 ans et, surtout, s'affranchir de cette rente pétrolière qui a permis, certes, au pays d'atteindre un niveau de développement qui lui a fait gagner son statut de pays émergent avec, comme revers de la médaille, le fait d'avoir tissé le lit d'une corruption tentaculaire, et renforcé des réflexes bureaucratiques qui se sont érigés en muraille pour annihiler tout bond qualitatif qui tendrait vers une économie productrice de richesses. Autant de phénomènes qu'il va falloir éradiquer pour créer un écosystème propice à l'investissement, qui ferait la part belle aux bâtisseurs, aux créateurs de richesses et attirerait des partenaires étrangers longtemps rebutés par le « verrou » du 51/49 qui, il faut le souligner, vient de sauter. Pour ce faire, le Plan de relance économique, qui vient d'être adopté par les deux chambres (Assemblée populaire nationale et Conseil de la nation) sort la grosse artillerie pour déblayer ce chemin semé d'embûches. La promotion de la production nationale repose sur une exigence vitale qui consiste à rétablir, sur des bases pérennes, l'équilibre de la balance commerciale par la réduction des importations improductives et la promotion des exportations hors hydrocarbures. Ainsi, les mécanismes favorisant la résilience de l'économie nationale aux chocs extérieurs seront au cœur de l'action du gouvernement, stipule le document en préambule, soulignant que le gouvernement mettra en place des dispositifs juridiques obligeant l'ensemble des opérateurs économiques à recourir aux biens et aux services produits localement dans le cadre de leurs commandes. Il continuera une démarche volontariste de régulation et de réduction des importations, en protégeant les produits dont la demande est satisfaite par la production locale, poursuivent les concepteurs de ce projet vital pour l'économie du pays. C'est, en tous les cas, vers l'Afrique que l'Algérie devra se tourner pour doubler, voire tripler ses revenus hors hydrocarbures. Son statut de puissance économique continentale l'y prédestine et lui offre cette opportunité. Le continent représente un marché de plus d'un milliard de consommateurs et pèse pas moins de 3000 milliards de dollars. La création de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), entrée en vigueur en ce début d'année, représente, pour l'Algérie, un potentiel exceptionnel à l'effet de développer et intensifier son commerce avec l'Afrique.