Comment promouvoir la production nationale pour booster les exportations hors hydrocarbures? Le terrain est truffé d'embûches. Le plan de relance économique sort la grosse artillerie pour le déblayer. La promotion de la production nationale repose sur une exigence vitale qui consiste à rétablir, sur des bases pérennes, l'équilibre de la balance commerciale par la réduction des importations improductives et la promotion des exportations hors hydrocarbures. Ainsi, les mécanismes favorisant la résilience de l'économie nationale aux chocs extérieurs seront au coeur de l'action du gouvernement, stipule le document en préambule. Quels sont les objectifs qui lui sont fixés? Le gouvernement mettra en place des dispositifs juridiques obligeant l'ensemble des opérateurs économiques à recourir aux biens et aux services produits localement dans le cadre de leurs commandes. Il continuera une démarche volontariste de régulation et de réduction des importations, en protégeant les produits dont la demande est satisfaite par la production locale, poursuivent les concepteurs de ce projet vital pour l'économie du pays. Le chemin est d'ailleurs déjà tracé. Des signes évidents de frémissements montrent que la machine est, sur de bons rails. Si par le passé l'encadrement du commerce extérieur a été caractérisé par un dysfonctionnement chronique, la politique commerciale nationale connait depuis 2020 une réduction du déficit chronique de la balance commerciale du fait de la maîtrise de la facture des importations et d'une meilleure contribution des exportations hors hydrocarbures, affirment les rédacteurs du plan de relance économique. Les chiffres confortent ce constat. Le déficit de la balance commerciale de l'Algérie a enregistré une baisse considérable de 87,89% durant les huit premiers mois de l'année 2021 passant à moins 926 millions de dollars à fin août 2021 contre moins 7,6 milliards de dollars à fin août 2020, a indiqué, mardi dernier, le ministère des Finances dans un communiqué. Toute une batterie de mesures sera mise en place pour substituer les importations par une production nationale diversifiée, promouvoir l'exportation, éradiquer le phénomène de la surfacturation à l'importation et assurer enfin, l'équilibre de la balance commerciale. Il est question, notamment de la mise en place et l'optimisation de l'utilisation des cartographies nationales numériques (cartographie de la production nationale des biens et des services et cartographie des importateurs), pour un recensement précis de la production nationale et des capacités de production de biens et de services, de l'encouragement de l'investissement dans le domaine de la production de matières premières afin de réduire la facture de leur importation. Le gouvernement continuera à encourager et à accompagner la promotion des exportations hors hydrocarbures, en apportant les appuis nécessaires aux opérateurs économiques, est-il aussi stipulé. Maillon faible de l'économie nationale qui repose essentiellement sur ses ventes de gaz et de pétrole, ce secteur est un véritable boulet qui entrave l'émergence d'une économie productrice de richesses depuis l'accession du pays à son indépendance. Le «modèle» économique qui repose sur la rente pétrolière est nocif, une malédiction pour le pays qui n'a d'autre salut que de se doter d'une économie créatrice de richesses. Une situation qui n'est ni viable ni tolérable, pour un pays dont les moyens, les richesses, sont avérés pour sortir d'une dépendance insolente à son or noir qui, de surcroît, n'a guère été valorisante. Le constat est amer. La dépendance quasi totale de l'économie nationale à la rente pétrolière «est fatale pour l'intelligence et l'esprit d'initiative», a affirmé le président de la République. Le chef de l'Etat a décidé de mettre le holà à une situation génératrice d'une fracture sociale aux conséquences incalculables. Les exportations hors hydrocarbures doivent exploser. Le président de la République met le cap et fixe la cible. Il est impératif d'augmenter les «exportations hors hydrocarbures à 5 milliards de dollars, d'ici fin 2021», contre les 2 milliards de dollars actuels, a déclaré Abdelmadjid Tebboune à l'ouverture de la Conférence nationale sur le plan de relance pour une économie nouvelle, qui s'est tenue en août 2020. Au gouvernement de relever le challenge.