Aokas vient de découvrir un nouvel écrivain qui vit immigré en France. Depuis longtemps, la région du Sahel a acquis, malheureusement avec la force du temps, la réputation d'être une région stérile dans le domaine culturel et artistique. Après Rahmani Slimane, les Aokasiens viennent de découvrir un talentueux écrivain à travers Aokas forum. En effet, une Française, membre du forum et amie de l'Algérie, nous a parlé du roman Voyage imprévu. Elle a été étonnée de notre totale méconnaissance du roman et de l'auteur. Notre amie Patricia a eu la gentillesse de nous envoyer un exemplaire. Le Voyage imprévu d'Ahcène Azzoug est un énième voyage vers l'espoir des immigrés fuyant le froid de nos montagnes. Un roman plein d'émotion comme en témoigne Sofiane Kasmi, ingénieur en informatique, qui a eu le privilège de lire le premier, le roman: «Le livre de Ahcène Azzoug, le Voyage imprévu, je l'ai pris entre les mains, je voulais abandonner le roman que je lisais déjà, la Cinquième montagne de Paulo Coello, pour lire l'histoire d'un enfant de mon village natal». Ci-dessous quelques lignes du roman que S.K. veut partager avec nous: «Le retour de France du père, attendu depuis des jours, prend fin avec son arrivée sous une chaleur étouffante. Essoufflé, transpirant comme s'il était pris sous la pluie. Comme tout le monde, j'ai collé mes joues poussiéreuse contre les siennes, piquantes. Ses yeux vifs embrassent du regard, inquiets, presque moqueurs, les murs noirs d'une maison brûlée quelques années auparavant. Ses vrais propriétaires ont été obligés de fuir. Quelques sourires forcés envers nous, ses enfants : le père a-t-il perdu le sourire d'antan? Les courtes visites des parents proches se succèdent. Ils sont étonnés de cet imprudent retour en pleine guerre d'Algérie. Nous sommes fin septembre 1960. Au village abandonné de Tazrourt (situé en zone interdite), un camion civil transportant des ouvriers, employés par l'armée française, saute sur une mine enfouie sous terre.» K.S.continue en nous disant: «Un sentiment étrange m'a envahi, mes mains presque tremblantes. Je ferme le livre et je le remets soigneusement à sa place. Personne chez moi ne l'a lu encore, il est aussi difficile de lire que d'écrire sa propre histoire. Je préfère donc, vaguer dans l'histoire lointaine du prophète Elie, pour l'instant, c'est plus facile.» Les larmes aux yeux, K.S. continue: «Le Voyage imprévu, est un fruit trop délicieux, c'est très dur pour accepter de le finir». Il nous reste qu'à souhaiter que ce livre trouve une réédition chez nous en Algérie parce qu'il est destiné, avant tout, aux Algériens.