Le ministère des Ressources en eau a dévoilé sa stratégie décennale pour la gestion des besoins de la population en alimentation en eau potable. Au centre de cette stratégie, qui s'échelonne de 2021 à 2030, le dessalement de l'eau de mer. En effet, selon les projections de la chargée d'études et des synthèses au ministère, Lamia Lehtihet en l'occurrence, le secteur s'achemine vers une satisfaction des besoins de la population à l'aide de cette technique, à hauteur de 60%. Chiffres à l'appui, elle expliquera que la production d'eau via cette technique, connaîtra une hausse graduelle, notamment avec 22% en 2022, 42% en 2024 pour atteindre les 60% en 2030. Ce haut débit sera assuré par la mise en place de nouvelles stations de dessalement. Ainsi, en plus des 11 stations de dessalement déjà en activité dans plusieurs wilayas du pays, cinq autres stations devront être lancées, conformément aux fiches techniques et des cahiers des charges de ces projets retenus par le secteur. Il convient de rappeler, dans ce cadre, que le président de la République, à la suite de la crise d'alimentation en eau potable, AEP, qui avait éclaté en pleine saison estivale écoulée, avait ordonné le lancement de nouveaux projets de dessalement. Une technique qui devra constituer, au fil des années, la principale ressource pour pallier les déficits identifiés et exprimés. En effet, selon cette responsable centrale du secteur, «le dessalement de l'eau de mer constituera la principale ressource qui sera destinée exclusivement à l'alimentation en eau potable, AEP», dira-t-elle. D'autant plus que le pays est doté d'un littoral grand et large de 1 200 km de côtes, toutes aussi différentes les unes que les autres. Pour le moment, le dessalement de l'eau de mer couvre les besoins exprimés à hauteur de 17% seulement. Dans ce cadre, il est utile de signaler que les wilayas côtières, à l'exemple d'Oran ou Aïn Témouchent, bénéficieront de taux importants en approvisionnement, respectivement avec 97% et 100%. Cela étant, les wilayas de l'intérieur du pays, qui subissent de plein fouet les effets du stress hydrique, bénéficieront «à hauteur de 45 à 50% de l'eau dessalée, qui arrivera jusqu'à 150 km en profondeur dans ces territoires». Les wilayas du sud du pays, qui connaissent, également, des déficits en eau potable, feront l'objet de divers programmes, notamment «la déminéralisation des eaux souterraines, souvent saumâtres ou même salées, ce qui permettra de sécuriser l'alimentation en eau de la population saharienne», confiera-t-elle à ce propos. Face à un stress hydrique de plus en plus menaçant et une pluviométrie capricieuse, les responsables du secteur semblent plus enclins à trouver les solutions urgentes adéquates, à même de mettre un terme à ces crises à répétition. Selon cette directrice centrale, qui participait à une rencontre des responsables du secteur à Oran, la stratégie du ministère des Ressources en eau s'articule autour de trois axes majeurs, dont le dessalement de l'eau de mer, l'épuration des eaux usées et la rationalisation de la consommation. Pour ce qui est de l'épuration des eaux usées, dont le volume avoisine les deux milliards de m3 par an, elle profitera à l'agriculture, notamment l'irrigation de l'arboriculture principalement, tandis que les eaux superficielles des barrages profiteront à l'irrigation des cultures maraîchères surtout. Reste le défi de la rationalisation de la consommation de l'eau qui sera, face au gaspillage, au coeur de toutes les batailles, étant donné que la culture de la préservation de cette ressource rare reste à fonder totalement.