C'est un chef d'Etat remonté qui s'est présenté devant les responsables de médias nationaux. D'emblée, le président Tebboune a considéré «l'acte de spéculation» d'«ennemi juré» de l'économie nationale, qualifiant d' «injustifiée» la hausse des prix de certains produits alimentaires. «Cette hausse n'est pas innocente.» a indiqué le président de la République, soulignant que «rien ne saurait justifier la hausse des prix des produits alimentaires» alors que «l'eau et l'électricité utilisées dans le processus de production sont toujours subventionnées». Dans ce contexte, le chef de l'Etat a mis en avant l'importance des textes juridiques en cours d'élaboration par le ministère de la Justice, lesquels criminalisent l'acte de spéculation et prévoient des sanctions à l'encontre des spéculateurs, allant jusqu'à 30 ans de prison. «Des peines pouvant même aller jusqu'à la perpétuité, voire la peine capitale», a soutenu le président Tebboune. «Nous frapperons les spéculateurs d'une main de fer et traquerons les lobbies politiciens qui sont derrière cet acte, qui aurait pu mener à une explosion sociale, notamment à la lumière de la propagation de la pandémie de Covid-19», a averti Abdelmadjid Tebboune. Mettant à profit cette rencontre, Abdelmadjid Tebboune a interpellé les syndicats des travailleurs en vue d'«oeuvrer, de concert, à construire l'Algérie, loin de toutes formes de discorde». D'autant, a-t-il souligné que «la prise en charge des revendications n'intervenait pas par l'anarchie et la pression exercée sur l'Etat». Aussi, a-t-il rappelé que des instructions ont été données à tous les secteurs pour la révision des statuts et des salaires. Une démarche nécessitant un peu de temps, selon ses propos, tout en appelant au dialogue en vue de relancer l'économie nationale en quête d'investissements et de fonds. Sur ce point, le chef de l'Etat a exclu tout recours à l'endettement extérieur. Une option qualifiée de «suicide politique». Rejetant d'un revers de la main les recommandations du FMI, qui prône le report de la mise en oeuvre des réformes structurelles, Tebboune affirme que «l'Etat algérien poursuivra ces réformes en toute souveraineté». Pour ce faire, Tebboune a mis en avant la détermination de l'Etat à absorber les fonds circulant sur le marché parallèle estimé, selon ses dires, à 10 000 milliards de DA. Pour récupérer ces fonds, Tebboune préconise le recours à l'investissement dans des titres anonymes et sans impôt, tout en écartant un changement de la monnaie nationale. Quant à savoir s'il s'agit d'une «amnistie», le président Tebboune n'a pas voulu détailler compte tenu de «la confidentialité du dossier». Abordant le volet santé, le chef de l'Etat a exclu toute «obligation» de la vaccination anti-Covid-19, regrettant, néanmoins, une certaine réticence de la population. «Seuls 11 millions d'Algériens avaient été vaccinés à ce jour» a-t-il déploré, précisant que «le nombre de la population ciblée pour atteindre l'immunité collective vacille entre 25 et 30 millions d'habitants.» Sur un autre registre, Abdelmadjid Tebboune a affirmé que le chef de file du Mouvement séparatiste et terroriste «MAK», Ferhat Meheni, «doit être livré» à l'Algérie, même si la France s'obstine, pour le moment, dans le refus. «C'est un terroriste, il le dit et nous avons des preuves quant à la collecte de fonds, menée par le MAK, pour l'achat d'armes», a-t-il affirmé, au même titre que l'implication du Maroc dans les feux de forêt ayant ravagé l'été dernier plusieurs wilayas du pays. Enfin, Abdelmadjid Tebboune a rejeté toute «implantation» de bases militaires étrangères sur le sol national. Interrogé sur la participation de l'Armée nationale populaire (ANP) aux opérations militaires à l'extérieur du pays, Abdelmadjid Tebboune a botté en touche. «Les éléments de l'ANP ne seront jamais sacrifiés pour de l'argent, comme le font les mercenaires», a soutenu le chef de l'Etat. S