Le baril ne lève pas le pied. L'embellie dont il bénéficie depuis que l'Opep+ a décidé de poursuivre sa stratégie de hausse de sa production caractérisée par une prudence à toute épreuve, 400000 barils par jour en août, en septembre en octobre et en novembre, est au beau fixe. Cette régulière marche en avant a permis aux prix soutenus par une offre affectée qui affiche des difficultés à répondre à une demande de plus en plus vigoureuse d'atteindre de nouveaux sommets lundi. À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre avait fini à 83,65 dollars, soit un gain de 1,52% ou 1,26 dollar. Il avait touché 84,60 dollars, en cours d'échanges. Du jamais-vu depuis le 10 octobre 2018. Une progression qui semblait vouloir continuer sur sa lancée, hier. Le baril de Brent de la mer du Nord, référence du pétrole algérien pour livraison en décembre s'échangeait à 83,92 dollars vers 09h30 GMT. Soit 27 cents de plus par rapport à la clôture de la veille. La hausse des prix du pétrole ne semble pas vouloir s'arrêter. Elle est due davantage «à la situation tendue du marché qu'à des achats spéculatifs», constate Carsten Fritsch analyste du second groupe bancaire allemand, Commerzbank. Les Américains mettront-ils à l'oeuvre leur menace de puiser dans leurs réserves stratégiques pour faire baisser les prix? la possible utilisation des réserves stratégiques de brut américaines pour soulager le marché, évoquée, la semaine dernière, par la secrétaire américaine à l'Energie Jennifer Granholm, n'aura offert qu'un court répit au marché, qui n'y croit plus, souligne Louise Dickson, analyste du cabinet Rystad Energy qui ajoute que l'Opep+ «se réjouit apparemment des prix élevés et de priver, au moins à très court terme, le marché du seul matelas qui existe pour relever la production». C'est le cas de l'Algérie dont le niveau actuel du baril signifie au moins 10 milliards de dollars de rentrées en devises de mieux que l'an dernier, il permettra de surcroît de rééquilibrer sa balance commerciale qui avait accusé un déficit de 10,72 milliards de dollars au premier trimestre 2015. Tout cela avec le concours d'une facture des importations qui doit être ramenée autour des 30 milliards de dollars et de celle des exportations hors hydrocarbures qui, pour la première fois de son histoire, dépassera les 2 milliards de dollars. Il faut savoir que cette conjoncture favorable du secteur pétro-gazier, la bonne tenue des cours de l'or noir, notamment a permis à l'Algérie d'enregistrer quelques performances. La croissance, le Produit intérieur brut, a réalisé un bond de 2,3% sur un an, selon des chiffres rendus publics par l'Office national des statistiques. Une performance remarquable, sachant que le PIB a baissé à -4,9%, l'année dernière. Les réserves de change ont repris une tendance haussière durant le mois de mai 2021, pour la première fois, depuis le début de leur descente aux enfers à la fin de l'année 2013. Autre fait remarquable: le déficit de la balance commerciale de l'Algérie a enregistré une baisse considérable de 87,89%, durant les huit premiers mois de l'année 2021, passant à moins 926 millions de dollars à fin août 2021, contre moins 7,6 milliards de dollars à fin août 2020, avait indiqué, le 7 septembre, le ministère des Finances dans un communiqué. Un baril à plus de 80 dollars permettra surtout au pays de voir écartée l'hypothétique option du recours à l'endettement extérieur, de confectionner de façon plus sereine sa loi de finances qui devrait être calculée en principe sur la base d'un baril à 40 dollars, maintenir le caractère social de l'Etat et de tenir surtout sa promesse de maintien du pouvoir d'achat. De répondre à une des principales attentes des travailleurs: l'augmentation des salaires.