Malgré leur décalage dans le temps, le 17 octobre 1961 et le 8 mai 1945, sont deux moments marquants de l'histoire du combat des Algériens pour l'indépendance. En plus de l'image qu'ils donnent de l'immense sacrifice du peuple algérien pour son émancipation, les deux dates montrent, on ne peut plus clairement, l'ampleur de la barbarie coloniale. Les événements du 17 octobre 1961, dont le 60e anniversaire sera célébré demain, qui avaient coûté la vie à plusieurs centaines d'Algériens à Paris, et les massacres du 8 mai 1945 qui avaient fait plusieurs milliers de chouhada à Sétif, Guelma et Kherrata, constituent deux épisodes analogues de la politique barbare pratiquée par la France coloniale pour contraindre les Algériens à enterrer tout espoir d'indépendance, ont souligné deux chercheurs en histoire. Dans ce contexte, Mohamed Chergui, du département histoire de l'université de Guelma, a relevé que les massacres du 8 mai 1945 et les évènements du 17 octobre 1961 à Paris ont révélé le véritable visage du colonialisme français oppresseur qui a traité les manifestants civils par diverses formes de répression et de barbarie, soulignant que la mémoire historique transmise de génération en génération retiendra les sacrifices consentis par les Algériens à l'intérieur et à l'extérieur du pays pour l'indépendance. Ce même universitaire a rappelé que le 8 mai 1945 qui était le prélude de la glorieuse Révolution libératrice a vu des Algériens sacrifier leur vie pour lever le drapeau national et réclamer la liberté à un moment où cette liberté était considérée comme un but hors de portée, ajoutant que des émigrés algériens avaient également donné, le 17 octobre 1961, leurs vies à quelques mois seulement de l'indépendance du pays. De son côté, Abdelghani Bousnobra, chercheur en histoire de la Révolution, membre de l'association histoire et monuments de la wilaya de Guelma et enseignant d'histoire au lycée de la commune Houari Boumediene, considère que plusieurs points communs unissent les évènements du 8 mai 1945 et ceux du 17 octobre 1961. Les plus importants de ces points sont la détermination de l'Etat français à refuser jusqu'à ce jour la reconnaissance de ses massacres perpétrés contre les Algériens et la présentation d'excuses officielles, a indiqué ce chercheur qui estime que les récentes déclarations du président français, Emmanuel Macron, confirment l'attitude française de déni et de fuite en avant et vont même plus loin, puisque le président français a tenté de remettre en cause l'identité de la nation algérienne