La décision fait suite aux instructions de Kamel Rezig, ministre du Commerce, pour faire face aux pratiques mafieuses des spéculateurs et atténuer la hausse des prix des produits de large consommation, les fruits et légumes entre autres. Ainsi, à l'issue d'une décision commune entre le conseil municipal d'El Bouni et la direction du commerce de la wilaya d'Annaba, le marché de gros des fruits et légumes de Sarouel, dans la commune d'El Bouni, est désormais ouvert aux agriculteurs. Une action devant permettre à ces derniers de vendre leurs produits, fruits et légumes entre autres, directement aux détaillants. Par ailleurs, et selon une publication de l'APC d'El Bouni, l'accès à ce marché de gros est conditionné par la détention de la carte de fellah, qui doit obligatoirement être présentée à l'entrée de cet espace de commerce. Si la démarche initiée par le premier responsable du commerce, Kamel Rezig, a fortement conforté les détaillants, les mandataires, les commerçants de gros et les indus intermédiaires ont, quant à eux, vivement critiqué la décision. Des critiques fondées sur le fait que la mesure va les acheminer vers la faillite. Suite à quoi, ils interpellent le commis de l'Etat à réviser sa décision qui, depuis son entrée en application, a vu les prix des fruits et légumes enregistrer une baisse, non pas drastique, mais relativement, considérable, comparativement aux semaines écoulées. Selon certains commerçants qui ont loué la démarche du ministre du Commerce, «il a débarrassé le secteur des parasites qui ne ménagent aucun effort pour saigner le citoyen». Pour d'autres, «il faut que la décision soit maintenue dans le temps et dans l'espace, pour que le marché retrouve son équilibre». Car, ont estimé les uns comme les autres, les solutions conjoncturelles ne feront qu'enflammer encore plus les prix. Pour S. El H., expert en économie, les mécanismes de régulation des prix des produits de consommation existent, «il suffit du concours des efforts et d'une bonne volonté pour préserver le pouvoir d'achat du citoyen et maîtriser le secteur du commerce à tous les niveaux», a estimé notre interlocuteur. Ce dernier, n'a pas omis de rappeler le rôle des services de contrôle, qui est important pour débusquer les mercantilistes. «On a touché à leur trésorerie, ils sont capables de tout pour la récupérer. Alors, il faut que l'Etat soit sérieux dans ses décisions et ferme dans l'application des lois de la République», a souligné le même expert. Pour les ménages, quoi de mieux que de voir les prix des fruits et légumes baisser. Car, l'impératif, pour eux, c'est de pouvoir s'approvisionner en produits essentiels, dont les prix doivent être en adéquation avec leur pouvoir d'achat. Dans ce contexte, plusieurs chefs de famille, rencontrés au marché couvert et à El Hattab, d'Annaba, bien que satisfaits de la légère baisse des prix des fruits et légumes, différents interlocuteurs ont émis le souhait de revoir les Cofel, d'autres fois rouvrir. Pour bon nombre d'entre eux, le retour à la vente dans ces marchés mettrait sans doute fin à toute forme de spéculations. «Pourquoi Rezig ne rouvre pas les Cofel (Coopérative de commercialisation des fruits et légumes) et plafonne les prix?», s'est interrogé le sexagénaire.