L'Algérie s'apprête à commémorer le massacre du 17 octobre 1961 à Paris, sur fond de tensions avec la France. à cette occasion, le président de la République Abdelmadjid Tebboune a annoncé une nouvelle décision. «Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a décidé de décréter l'observation d'une minute de silence, le 17 octobre de chaque année à 11h, à travers tout le territoire national, à la mémoire des chouhada du massacre du 17 octobre 1961 à Paris», indique un communiqué de la Présidence. Cette mesure devra entrer en vigueur à compter, d'aujourd'hui, en commémoration des Martyrs du massacre du 17 octobre 1961. Une décision similaire a été prise par le chef de l'Etat en mai 2020, lorsqu'il a décidé d'instaurer une «journée de la Mémoire», en souvenir des massacres du 8 mai 1945 perpétrés par les forces de l'ordre françaises, notamment à Sétif, Guelma et Kherrata. Des «crimes commis contre l'humanité et contre les valeurs civilisationnelles, car fondés sur la purification ethnique ayant pour objectif de remplacer les populations autochtones par des apports de populations étrangères», avait souligné Abdelmadjid Tebboune. Des massacres dénoncés par les Algériens. Des crimes ayant «mis à nu la barbarie du colonisateur qui a opposé la violence et la brutalité à des manifestants pacifiques», souligne à ce propos le président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Ibrahim Boughali. Des crimes contre l'humanité, tout comme les génocides, la torture, la déportation et les déplacements forcés, «imprescriptibles» et ne sauraient être occultés par «les tergiversations, le mensonge et l'imposture» note-t-il dans une allocution d'ouverture des travaux d'une conférence intitulée «Le fleuve encore ensanglanté aux yeux des Algériens». Encore moins par des déclarations irresponsables dénigrant l'histoire pour tromper, désinformer et aliéner la vérité et les faits historiques avérés et connus de tous, précise Ibrahim Boughal. Une critique directe au président français, Emmanuel Macron, après son récent dérapage. «L'heure n'est plus à la désinformation, ni au déni», tonne-t-il, sous-entendant que l'heure est à la «reconnaissance» et à la «repentance». Tandis que le ministre des Moudjahidine et des Ayants-droit, Laïd Rebigua, a affirmé, que ces événements «sont un témoin de la chute des valeurs humaines chez le colonisateur français, et l'une des étapes les plus décisives dans la lutte du peuple algérien brave contre le colonialisme».