Le Conseil de la nation a organisé une conférence parlementaire sur l'histoire du mouvement de Libération nationale. La conférence a été caractérisée par la participation de hauts cadres civils et militaires de l'état. Le thème de la conférence a été sciemment choisi pour coïncider avec le 67e anniversaire du déclenchement de la glorieuse révolution du 1er Novembre 1954. Le conférencier n'est autre que le président du Conseil de la nation, Salah Goudjil, qui a préféré se mettre dans l'habit du moudjahid et un acteur de cette période du mouvement de Libération nationale. L'acteur de cette période charnière a rappelé à l'auditoire que ce que vit l'Algérie, aujourd'hui, et les menaces qui la guettent renforcent l'idée du «retour sur la voie de Novembre dans son authenticité et dans ses principes fondateurs». Pour le conférencier, Novembre ne devrait pas être vu comme une période et une étape, relevant d'un passé glorieux uniquement. Il précise à ce propos que «le mouvement de Libération nationale en général, et le 1er Novembre, sont une boussole qui nous oriente vers l'avenir avec des pas sûrs dans la perspective de la consolidation de notre indépendance et souveraineté nationales». Le conférencier est revenu sur la question des chiffres qui ont trait au nombre des Algériens et des Algériennes qui ont été tués par la machine coloniale. Il s'est référé aux statistiques de l'époque pour situer les crimes et parcours qu'avait traversés la révolution de Novembre, et les étapes qui ont jalonné cette dernière, en arrivant à la période phare et décisive de cette révolution, à savoir les négociations d'Evian et la déclaration de l'indépendance de l'Algérie. Salah Goudjil a essayé à travers sa conférence, d'apporter un témoignage concret de cette période de début de la rupture avec le système colonial français, les tueries coloniales depuis 1830 à 1962, en concluant que le chiffre de 5600000 est un chiffre réel. La période des années 40 du siècle écoulé a été disséquée par le conférencier, il a abondé dans le sens relatif à l'émergence de la conscience nationale et le début de la rupture avec l'ordre colonial et la mise en branle du mouvement armé, après les tentatives de résoudre la question coloniale, en recourant à la politique à travers le mouvement national dans son ensemble. Le conférencier est revenu sur les premiers balbutiements de la révolution, en rappelant le rôle de l'Organisation spéciale (OS) en 1947 et son mérite dans le dégel de la crise du mouvement national en général et la crise du PPA-MTLD, en particulier. Salah Goudjil a rappelé le rôle déterminant qu'a joué le martyr, Mustapha Benboulaïd, lors de la crise entre les messalistes et les centralistes. Cette figure de proue de la Révolution nationale a apporté une contribution considérable et prépondérante dans le déclenchement de la révolution du 1er Novembre 1954. Le conférencier a révélé un élément concernant le martyr, Mustapha Benboulaïd, il a fait allusion à l'intermède de 4 mois entre le mois de juillet et l'heure fatidique du déclenchement du mouvement armé un certain 1er Novembre 1954. À ce propos, Salah Goudjil a souligné que «c'est Mustapha Benboulaïd qui a présidé le groupe qui allait essayer de trouver une solution à la crise qui frappait le PPA-MTLD. Et c'est lui qui a décidé après avoir rencontré Messali en Belgique, de déclencher la révolution et de ne plus remettre les cotisations aux partisans de Messali et son parti». Il a expliqué les dissensions qui ont marqué le début de la révolution et ses conséquences, en soulignant que «toute révolution connaît des situations de crise et d'impasse. C'est le propre d'une révolution, mais l'essentiel c'est le cap, celui du combat libérateur pour le recouvrement de l'indépendance». Le conférencier a conclu, en réaffirmant que l'Algérie a obtenu son indépendance avec le sacrifice suprême, c'est ce qui explique aussi le retour des voix nostalgiques, ces derniers temps. L'Algérie s'inspire de Novembre, «l'Algérie d'être ou ne pas être», a conclu Salah Goudjil.