La tendance est à l'étonnement chez les uns et l'indignation chez les autres, du moins auprès des cadres joignables de certaines formations politiques. Dans la maison du plus vieux parti de l'opposition, l'esprit tourne vers les convictions profondes du Front des forces socialistes. Commentant la nomination d'Abdelaziz Belkhadem à la tête du gouvernement, Karim Tabou, chargé de la communication au FFS pense que cela «démontre encore une fois le jeu et les arrangements du sérail». Il poursuit dans un seul sens pour dire que «le système demeure une coupole fermée à l'alternance clanique qui fait office de mécanique de fonctionnement du système politique de notre pays». En un mot, chez Aït Ahmed, la surprise est maître des lieux. Chose qui, d'un coup, n'est jamais du goût de Karim Tabou, ni des autres responsables de la même formation politique. Car, selon notre interlocuteur, cette tournure ne «répond pas aux attentes du peuple algérien et ne propose aucune solution à la crise». Joint par téléphone, Saïd Sadi, premier responsable du Rassemblement pour la culture et la démocratie (Rcd) a refusé catégoriquement de commenter l'événement en affirmant: «Au RCD on ne commente pas les activités des autres». Quant aux autres formations politiques, Saïd Bouhadja, responsable de communication au parti de Belkhadem a déclaré que «le choix a été convenable puisque l'homme qu'est Belkhadem est doté, à la fois, d'une expérience et d'une connaissance large sur le plan interne et externe». Cet homme de confiance du successeur d'Ouyahia considère également que la nomination d'Abdelaziz Belkhadem «vient conclure les efforts consentis par lui». Et, ajoute sur sa lancée que «le plus important pour son parti est de poursuivre la dynamique des réformes». Chez le RND, aucun cadre du parti n'a été joignable après l'annonce de la succession. Cela donne un avant-goût de l'atmosphère qui règne au quartier général de cette formation. Quant au parti de Bouguerra Soltani, la commission chargée de suivre l'affaire dite du «possible départ d'Ouyahia» et son évolution s'est réunie juste après l'annonce de Belkhadem à la tête du gouvernement. A l'heure où nous mettons sous presse, aucun commentaire n'a filtré, mais la tendance va au soutien indéfectible au deuxième allié qui est Abdelaziz Belkhadem.