La secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, est revenue, hier, longuement lors de l'ouverture des travaux de la session ordinaire de son bureau politique sur le contenu de la loi de finances 2022. Pour Louisa Hanoune «l'été 2021, avec son lot d'explosion de la pandémie de Covid-19, en sus de l'absence de moyens de bord dans les hôpitaux, d' incendies gigantesques provoqués dans plus de 20 wilayas, notamment à Tizi Ouzou, la wilaya sinistrée, de longues perturbations dans la distribution de l'eau potable, de la flambée des prix des produits de large consommation, est sans doute le plus «catastrophique», jamais survenu depuis des lustres. «Au lieu de remédier à cette situation inhumaine avec le réajustement des politiques et à travers des mesures d'urgence comme la récupération d'environ 50 000 milliards dinars de crédits non remboursés par les oligarques, durant les 15 dernières années, de surfacturations et de réévaluations des coûts des projets, le gouvernement a élaboré une loi de finances pour l'exercice 2022 qui donne un coup de grâce aux acquis sociaux depuis l'indépendance». «Est-ce que nous exagérons dans notre constat?» s'est-elle demandée, avant de répondre: «La réponse se trouve dans la loi de finances 2022, précédée par la révision de la loi sur la monnaie et le crédit, qui avait ouvert la porte à la privatisation des banques et d' autres établissements financiers à l'image des compagnies d'assurances.» «La loi de finances 2022 contient des dispositions qui remettent en cause le caractère social de la révolution algérienne», a-t-elle encore souligné. «Elle consacre la poursuite de l'emploi précaire, du chômage, l'érosion du pouvoir d'achat, par l'augmentation des taxes et l'exploitation des fonctionnaires et des travailleurs de la Fonction publique, en refusant de combler le déficit flagrant en postes de travail», a-t-elle soutenu. Pour illustrer «la gravité de l'orientation économique du gouvernement», elle indique que «le PLF 2022 énonce qu'à l'exception des secteurs définis dans l'article 50 de la loi de finances complémentaire de 2020, tous les autres secteurs de production et les services publics sont dédiés à la privatisation, sous prétexte d'attirer les investisseurs étrangers». L'article 50 stipule que sont stratégiques l'exploitation du domaine minier national, ainsi que toute ressource souterraine ou superficielle(...), ainsi que l'exploitation du réseau de distribution et d'acheminement de l'énergie électrique par câble et d'hydrocarbures gazeux ou liquides par conduites aériennes ou souterraines, les industries (...)relevant du ministère de la Défense nationale, les voies de chemin de fer, les ports et les aéroports, les industries pharmaceutiques... Pour la SG du PT, «le processus révolutionnaire du 22 février 2019, qui a ébahi le monde, par sa puissance et la clarté de ses objectifs, dont le départ du système et non son replâtrage» «n'est pas mort». Elle a estimé qu' «étant donné que la 2e révolution pacifique algérienne dérangeait l'impérialisme international, à travers son exigence du départ du système en place et craignant qu'il fasse tache d'huile, en ouvrant la voie à la libération d'autres peuples, dans la région, (...), une contre-révolution, soutenue par la majorité des régimes réactionnaires du Moyen-Orient, de l'occident et de l'Afrique, a été menée contre ce processus, en faveur du système rejeté par le peuple...».