À moins de 24 heures du début de la campagne électorale, prévue jeudi prochain, des candidats postulant aux élections locales à titre de partis ou de listes indépendantes restent dans le «flou». Pour cause, plusieurs recours introduits par les candidats recalés devant le Conseil d' Etat demeurent encore «en suspens». Pis encore, le remplacement des candidats qui ont la chance d'être repêchés par le Conseil d' Etat n'est pas du tout chose facile, le système informatique de l' Anie «étant bloqué». Alors que le dernier délai pour remplacer les candidats recalés est fixé à la journée d'hier, le Conseil d' Etat poursuit l'examen des recours et la notification des verdicts y afférents jusqu'au 7 novembre. Les partis accusent l' instance de Charfi de continuer à travailler «hors délai légal». Il est reproché aux coordinateurs des délégations de wilayas de cette autorité des élections d'avoir continué à notifier ces décisions aux partis en lice et aux représentants des listes indépendantes «après l'expiration du délai légal» fixé pour examiner et trancher les dossiers de candidature aux élections locales du bouf27 novembre prochain. Ce retard s'est automatiquement répercuté sur les autres étapes de l'opération électorale, d'autant plus qu'une partie importante des décisions de l'autorité a fait l'objet de recours devant les tribunaux administratifs. Sur un autre plan, si les partis comptaient sur le Conseil d'Etat pour réhabiliter les candidats exclus de la course électorale, en revanche, cette juridiction, dont les décisions sont sans appel, aurait rejeté la plupart des recours qui lui ont été soumis. D'après certaines sources, «sur plus de 420 recours examinés ces derniers jours, deux cas seulement ont été acceptés par le Conseil d'Etat». «Il était notamment question de faciliter la tâche à l' Autorité de Mohamed Charfi», indique-t-on. L'Anie, qui disposait de 10 jours pour examiner les dossiers de candidature et notifier ses décisions aux personnes concernées, et ce, à compter du 7 octobre, fixé comme dernier délai de dépôt, a mis plus de 20 jours pour le faire. Dans ce contexte, «une quinzaine de recours introduits par le FFS devant le Conseil d' Etat restent encore en suspens», apprend-on auprès du membre de l'instance présidentielle du vieux parti de l'opposition, Hakim Belahcel. Ce mouvement rencontre toutes les peines du monde à remplacer son candidat sur la liste APC présentée à Chéraga (Alger), au motif qu'il n'avait pas l'âge requis. Cette formation vient aussi de voir ses deux listes APC présentées au niveau des communes des Eucalyptus et d'El Magharia (ex-Léveilley) à Alger disqualifiées définitivement par le Conseil d'Etat. «Une dizaine de cas ne sont pas encore tranchés au niveau du Conseil d'Etat», a indiqué, de son côté, le vice-président du comité électoral du MSP, Abdelali Hassani. Ce dernier a qualifié la gestion de l' Anie de «médiocre» et de «surannée». L'Autorité des élections a, faut-il le noter, déposé, de son côté, 334 recours en annulation des décisions des tribunaux administratifs qui ont repêché des candidats et des liste de candidatures qu'il avait écartés. S'agissant de la campagne électorale, des chefs de partis, à l'image de Baâdji du FLN et du Front El Moustakbel, comptent animer des meetings populaires à travers plusieurs wilayas dans le cadre de la campagne électorale. D'autres partis, comme le FFS et la Voix du peuple envisagent de mener une campagne de proximité pour booster leurs candidats aux élections locales. Pour rappel, des centaines de dossiers de prétendants à la candidature aux élections locales ont été rejetées par l'Anie. Par ailleurs, quelque 4 860 candidatures proposées par 39 partis et 988 listes indépendantes sont en course pour le renouvellement des Assemblées populaires communales (APC), tandis que 429 listes, dont 341 listes partisanes et 88 listes indépendantes, sont en compétition pour le renouvellement des Assemblées populaires de wilayas (APW).