À moins d'un mois des élections locales, le président de l'Autorité nationale indépendante des élections(Anie) sort enfin de son silence. «L'Anie a recensé 135000 candidats aux élections locales pour le renouvellement des Assemblées populaires communales(APC)», a annoncé, hier, son président, Mohamed Charfi, en marge de la cérémonie de signature du protocole sanitaire avec le ministère de la Santé. Il a révélé, également, que «son institution a dénombré 18000 candidats pour le renouvellement des Assemblées populaires de wilayas(APW)». Il a fait savoir qu' «il n'y a pas manque de concurrence aux élections, puisque quatre candidats en moyenne concourront pour chaque siège à pourvoir, lors du double scrutin, prévu le 27 novembre prochain». Il a observé que «les résultats des recours introduits devant le Conseil d'Etat n'impacteront en rien les chiffres avancés». Plusieurs cas, faut-il le noter, restent en suspens au niveau des tribunaux administratifs. L'on parle de plus de «2000 candidats», parmi les éléments les plus compétitifs, qui sont recalés par les délégations de wilayas de l' Anie. Le dernier délai pour l'examen des recours introduits devant le Conseil d'Etat est fixé à aujourd'hui. Des partis et coordinateurs des listes indépendantes sont conviés devant cette institution pour se voir notifier le jugement définitif. Il faut dire que les partis en lice comptent sur le Conseil d'Etat ou le tribunal administratif d'appel pour réhabiliter leurs candidats évincés de la course électorale. À titre de rappel, l'article 183 du Code électoral stipule que «le jugement du tribunal administratif est susceptible d'appel dans un délai de 3 jours francs, devant le tribunal administratif d'appel territorialement compétent, à compter de la date de notification du jugement». Des centaines de candidats sont exclus «illégalement» de la course électorale. Certains d'être eux ont été repêchés suite aux recours introduitx devant les tribunaux administratifs. Cependant, pour enfoncer le clou, l'Anie a fait appel devant le Conseil d' Etat des jugements de repêchage rendus par les tribunaux administratifs. Les partis en lice dénoncent l'acharnement de l'Anie contre les candidats et mettent en garde contre les conséquences qui peuvent en découler. Pour la majorité d'entre eux, la gestion «sécuritaire» du processus électoral décrédibilisera davantage le scrutin et grossira les rangs des abstentionnistes. D'autres y voient une guerre menée contre les partis et le multipartisme en faveur des formations et candidats proches du pouvoir. L'ensemble des formations engagées dans cette compétition électorale dénonce les rejets tous azimuts de l'Anie, qui se basent, de surcroît, exclusivement sur les rapports des services de sécurité. Par ailleurs, des communes restent sans candidats, tandis que des dizaines d'autres se retrouvent avec une seule liste de candidatures. «Non-inscription sur les listes électorales», «appartenance au milieu de l'affairisme et de l'argent sale», «influence sur les électeurs», «présente un danger pour la sécurité publique», sont, entre autres motifs, avancés par l'Anie afin de justifier ces rejets tous azimut. Par ailleurs, la campagne électorale débutera le 4 novembre prochain. Pour rappel, les partis se sont également heurtés aux difficultés liées à la collecte des parrainages, dont le nombre exigé est jugé «exagéré», voire impossible dans certaines communes isolées. Enfin, l'exclusion avait touché des présidents d'APC, des présidents d'APW, des élus locaux et des hommes d'affaires qui se sont présentés sous la bannière des FLN, RND, MSP, mouvement El Moustakbel et au titre des listes indépendantes.