La troisième vice-présidente du gouvernement espagnol, ministre de la Transition écologique et du Défi démographique, Teresa Ribera Rodriguez, n'affiche aucune inquiétude en rapport avec l'approvisionnement continu de son pays en gaz naturel algérien. «Les autorités algériennes se sont engagées à offrir plus de gaz à l'Espagne si le pays en a besoin», a déclaré Teresa Rodriguez, dans une interview accordée à la chaîne de télévision espagnole TVE. Cette déclaration vient contredire la folle campagne lancée par le Maroc, sur les réseaux sociaux, attestant de l'incapacité de l'Algérie d'assurer la régularité de l'approvisionnement. La troisième vice-présidente du gouvernement espagnol a, par ailleurs, affirmé que «l'Espagne avait constitué un stock des réserves de gaz équivalant à 43 jours de consommation» lui permettant de faire face à d'éventuels besoins urgents. Les déclarations de la vice-présidente du gouvernement espagnol interviennent au lendemain de la décision du président Tebboune, ordonnant à la Sonatrach de mettre fin au contrat du gazoduc Maghreb-Europe, qui alimentait l'Espagne via le Maroc. De son côté, le ministre de l'Energie et des Mines, Mohamed Arkab, a réaffirmé, hier, à Alger, que l'Algérie est en mesure d'honorer tous ses engagements envers ses partenaires espagnols et portugais, en matière de livraisons en gaz naturel, après la décision de non-reconduction du contrat d'exploitation du gazoduc Maghreb-Europe (GME), transitant par le Maroc. Il a assuré, à l'occasion de la présentation des détails du budget alloué à son département, dans le cadre du projet de loi de finances (PLF) 2022 devant la Commission finances et budget de l'APN, que les capacités du gazoduc Medgaz, fruit d'une coopération entre Sonatrach et son partenaire espagnol, Naturgy, sont appelées à atteindre les 10,6 milliards de m3 d'ici le mois de décembre, ce qui correspond à la moyenne de la demande annuelle actuelle de l'Espagne et du Portugal. Arkab a précisé, dans ce sens, que bien que la capacité du GME soit de 13 milliards de m3 par an, la moyenne des quantités annuelles de gaz acheminées vers l'Espagne via ce gazoduc, était comprise entre 9 et 11 milliards de m3. Le ministre a expliqué, en outre, aux membres de la commission, que les partenaires espagnols et portugais ont été «rassurés», notamment en recevant les études réalisées par Sonatrach et qui attestent de sa capacité à répondre à leurs besoins en matière de gaz, avec même la possibilité d'honorer des demandes supplémentaires. Le ministre a expliqué, toutefois, qu'il a demandé, lors de la dernière réunion tenue avec la troisième vice-présidente du gouvernement espagnol, ministre de la Transition écologique et du Défi démographique, à avoir «plus de visibilit» sur la demande espagnole sur les 3 voire 4 ans, à venir, afin de permettre à Sonatrach de mieux gérer ses investissements. Arkab a mis l'accent sur la capacité de l'Algérie à «honorer toutes les commandes inscrites dans les contrats paraphés avec ses partenaires» et cela grâce aux capacités des unités de liquéfaction de gaz implantées à Arzew et à Skikda, et qui peuvent atteindre, selon lui, 10 milliards de m3/an. Le ministre de l'Energie et des Mines a souligné que l'Algérie représente 30% de l'approvisionnement du marché européen en gaz et contribue à la sécurité énergétique de l'Europe, en réitérant l'ambition du pays de renforcer davantage sa présence sur ce marché, en proposant des quantités supplémentaires.