C'est désormais officiel, l'Algérie va instaurer le pass sanitaire! L'information, qui circulait depuis quelques jours, a été confirmée, mardi dernier par le Premier ministère. En effet, dans le communiqué annonçant la reconduction du dispositif contre la Covid-19, Premier ministère a appelé les citoyens à se faire vacciner, en attendant l'instauration du passeport sanitaire pour l'accès aux lieux publics. «En attendant la mise en place du pass sanitaire en vue d'accéder à certains espaces publics, les pouvoirs publics ont décidé d'exiger, dans la perspective d'ouvrir les enceintes sportives aux spectateurs, la présentation d'un certificat de vaccination comme condition d'accès à ces infrastructures, au moment de l'acquisition du billet et de l'accès aux stades», ont précisé les services de Aïmene Benabderrahmane. À cet effet, le gouvernement précise qu'il a autorisé l'accès à 14 000 spectateurs, pour le prochain match de l'Equipe nationale de football qui aura lieu au stade Mustapha- Tchaker de Blida. «Seuls les supporters complètement vaccinés pourront accéder au stade», soutient la même source. Il assure que ces mesures «draconiennes» ont pour but d'encourager la dynamique de la vaccination. Car, de l'aveu même du ministre de la Santé, la campagne de vaccination est un échec total. Après la ruée qui a été constatée, au début de la troisième vague, les centres de vaccination ont été désertés par les Algériens. Presque personne ne veut plus se faire vacciner. Pis encore, même certains citoyens qui ont reçu leur première dose, ne se sont pas présentés pour le rendez-vous du rappel. Une situation qui fait que le taux de vaccination dans le pays peine à décoller. Selon les chiffres du ministère de la Santé, à peine 20% des Algériens sont immunisés alors que l'Organisation mondiale de la santé, (OMS), ne parle que de 11,1%. Quoi qu'il en soit, dans les deux cas, cela est ridicule par rapport aux moyens matériels et humains mis en place par l'Etat, afin d'atteindre, au plus vite l'immunité collective. D'ailleurs, plus de 13 millions de vaccins «dorment» dans les frigos de l'institut Pasteur d'Alger, faute de preneur. Ils risquent même d'être jetés à la poubelle, vu que leur date de péremption approche. L'Algérie est allée jusqu'à «geler» ses commandes, du fait que les prévisions des autorités sanitaires sont loin de la réalité. Chose qui résume à elle seule la faillite de Benbouzid et de son équipe, dans la gestion de cette campagne ô combien importante pour l'avenir du pays. Ils n'ont pas réussi à trouver la «formule» adéquate pour inciter les citoyens à franchir le pas de la vaccination. Pourtant, il suffisait de copier ce qui a été fait dans le monde, c'est-à-dire imposer le pass sanitaire pour l'accès à certains lieux publics. Les pays européens, qui s'en sortent mieux avec la quatrième vague, sont ceux qui ont rendu la vaccination obligatoire, à l'image de la France, l'Espagne ou l'Italie. A contrario, l'Allemagne, qui a laissé le libre choix à ses habitants, est en train de vivre une grande catastrophe sanitaire faute de «digue immunitaire». Les experts et les patriciens de la santé plaident, depuis plusieurs mois la vaccination obligatoire. Le ministère de la Santé et son Comité scientifique sont restés de marbre face à ces appels, refusant catégoriquement cette possibilité. Au lieu de cela, Abderrahmane Benbouzid n'a pas trouvé mieux que de rendre obligatoire la...3e dose du vaccin. «Ceux qui ne recevront pas leur troisième dose, six mois après les deux premières, se verront retirer leur pass sanitaire», a-t-il annoncé, toute honte bue. Veut-il leur «refourguer» les doses qui risquent de se périmer? En tout cas, le chef de l'Exécutif semble lui avoir retiré les importantes décisions concernant ce dossier. Comme en été, avec l'oxygène, Benabderrahmane a repris les choses en main pour sauver ce qui peut l'être. Ainsi, pendant que Benbouzid maintient que le pass sanitaire ne sera «obligatoire que si la situation s'aggrave», le Premier ministère met les jalons de son déploiement à travers le match des Verts. Une bonne nouvelle qui devrait permettre d'accélérer l'immunisation de la population avant la 4e vague qui pointe le bout du nez. Mais que de temps perdu, que d'argent dépensé, pour ce qui semblait être une évidence...