Il sera également question de lutte contre le harcèlement sexuel. La violence en milieu familial a pris des proportions alarmantes dans notre pays. C'est le constat établi hier par la ministre déléguée chargée de la Famille et de la condition féminine, Saâdia Nouara Djaffar, qui était l'invité du forum de l'Entv. Elle a révélé dans ce sens l'élaboration d'un plan national de lutte contre la violence en milieu familial, à partir de juin, en collaboration avec des associations du domaine. Il s'agit surtout de lutte contre la violence envers les femmes, sachant que près de 9000 femmes ont subi des violences et 70% de ces violences se produisent au sein des familles. Ce chiffre, estime-t-elle, est loin de faire de la violence domestique un phénomène de société, mais le problème doit être pris en charge en permanence. C'est la raison pour laquelle le gouvernement a pris des mesures pour venir en aide aux femmes victimes de violences, dit-elle. Ces recommandations qui ont été élaborées avec la collaboration de plusieurs départements ministériels, se résument, faut-il le souligner, en la construction de plusieurs centres d'accueil pour les femmes répudiées et victimes de violences. Des cellules d'écoute sont également mises au service de ces femmes, afin de les encourager à dénoncer l'abus dont elles sont l'objet, sans oublier le harcèlement sexuel sur les lieux de travail. D'ailleurs, l'invité du forum a avancé un chiffre de plus de 1000 appels téléphoniques depuis l'installation de ces cellules. Sans déroger à la règle, Mme Nouara Djaffar a longuement loué les vertus de la révision du code de la famille et celui de la nationalité. Elle a assuré que les nouvelles dispositions sont dûment mises en oeuvre par les magistrats, à savoir les problèmes qui apparaissent particulièrement pour l'octroi du logement conjugal à la femme qui obtient la garde des enfants et le paiement de la pension alimentaire. Elle a indiqué que le gouvernement a durci, dans son projet de révision du code pénal, les sanctions contre les maris qui ne s'acquittent pas de la pension alimentaire. La ministre déléguée chargée de la Famille a tenu à parler en outre de l'obligation de présentation, par les deux époux, d'un certificat de bonne santé au moment de l'enregistrement de leur mariage à l'état civil. Elle a précisé que ce n'est qu'un document, délivré par un médecin assermenté, qui atteste que les deux futurs conjoints sont en bonne santé (comme celui demandé pour certains documents administratifs, le permis de conduire par exemple). Elle a certifié que cette mesure s'est avérée indispensable pour protéger la santé des générations à venir. Une enquête, menée en 2002 par son ministère, l'OMS et l'Université arabe, a montré que 2,3% des enfants qui naissent avec un handicap, sont issus de mariages consanguins. Sur autre volet, évoquant la participation de la femme dans le développement économique, l'invitée a présenté une étude faite sur un échantillon de 13.758 femmes. Il s'est avéré que 18,62% des femmes exercent un métier et que 60% travaillent dans le secteur privé. Concernant la prise en charge des familles vivant dans l'extrême pauvreté, l'invité rappellera les efforts des pouvoirs publics dans ce sens. D'ailleurs, faut-il le rappeler, Mme Nouara Djaffar a révélé récemment qu'environ 600.000 personnes, soit 1,9% de la population globale, subsistent avec 100 à 200 dinars par jour (1 à 2 dollars).