Au vu de la tiédeur de la scène politique nationale, rien n'indique que nous sommes en phase de clore le dernier édifice institutionnel. Contrairement aux dernières législatives, qui avaient connu un certain engouement, malgré un faible taux de participation au final, la campagne électorale des élections locales et de wilayas semblent n'obéir à aucun standard habituel. Pourtant, nous sommes en face d'un événement aussi important que crucial pour le parachèvement de l'édifice institutionnel, mais aussi pour appuyer le processus de relance de l'économie nationale et du développement local. Près d'une dizaine de jours après le lancement de la campagne électorale, le décor planté ne correspond pas à l'importance de l'événement. Toutefois, pour les leaders de partis politiques et candidats à ces ultimes joutes électorales, ce n'est pas faute d'avoir tenté de prendre d'assaut l'électorat. La tiédeur électorale est un fait consacré, d'abord par la conjoncture de la géopolitique ambiante, mais aussi à cause d'une situation socio-économique difficile. En effet, les candidats butent sur une difficulté majeure, en ce sens que le citoyen, pris sous l'engrenage d'une cascade d'aléas sociaux, affiche une indifférence criarde face à ce rendez-vous électoral. En fait, le citoyen soumis à rude épreuve, notamment la détérioration du pouvoir d'achat, ne pense pas que l'élection de nouvelles Assemblées puisse avoir une quelconque influence sur sa situation socio-économique. En effet, El Baladia ne délivre pas de logements, ni de postes de travail, ni elle ne peut influer sur les prix du marché de fruits, légumes et viandes, et encore moins réhabiliter le cadre de vie, etc.... De plus, les pratiques bureaucratiques et laxistes dans la gestion des cités a fait que le capital sympathie et confiance s'est littéralement érodé au fil des années. «Ils n'apportent rien aux citoyens, ni au cadre de vie qui se détériore à vue d'oeil... Elles ne servent à rien, en fait...», entonne-t-on de manière récurrente, à chaque rendez-vous électoral ou à l'occasion de l'éclatement d'un scandale de gestion au niveau d'une APC. Ceci étant, les chefs de partis politiques investis dans cette nouvelle campagne électorale, sillonnant le pays depuis quelques jours à la rencontre des électeurs, et les candidats des listes indépendantes qui continuent de croire en leurs chances, ne désarment pas pour autant. La bataille se poursuit sur tous les fronts, y compris dans les faubourgs et les hameaux isolés, réputés traditionnellement acquis à la cause électorale, contrairement aux grandes agglomérations et grandes villes, trop politisées pour répondre à l'appel de la nation. Il faut dire que le citoyen qui affiche une certaine indifférence, n'est pas totalement désintéressé de la chose politique. C'est plutôt un message et une réponse pour exprimer son mécontentement vis-à-vis d'un quotidien de plus en plus morose. D'où cet effort à fournir du côté des acteurs politiques, afin de trouver le message politique accrocheur à développer le plus, pour captiver l'attention. En tout cas, tout semble être mis à profit pour verser dans cette optique. Au vu des discours développés, la relance de l'économie nationale et l'appel à la cohésion et l'unité nationales demeurent les thèmes majeurs des neuf jours écoulés de la vie de la campagne électorale. Parallèlement, l'on continue de s'interroger sur les résultats du groupe de travail installé par le Premier ministre sur la refonte du Code communal et de wilaya. Un Code qui sera déterminant quant au rôle de l'élu local dans la dynamique de développement territorial, comparativement aux attentes citoyennes et les enjeux socio-économiques majeurs. D'où cette phrase du premier secrétaire du FFS, Youcef Aouchiche «d'ouvrir grande la voie aux initiatives et à toutes les énergies pour l'édification de l'Algérie nouvelle à laquelle aspiraient les chouhada de la révolution de Libération nationale». Le chef de file d'El Mostakbel, Belaïd a plaidé en faveur d'un resserrement des rangs et d'une réconciliation de tous les algériens avec leur pays. Il plaidera pour «la nécessité de réconcilier tous les Algériens, de s'éloigner des règlements de comptes, de resserrer les rangs et bâtir une Algérie forte grâce à la cohésion du peuple». Pour Baâdji, la commune doit se libérer de ses pesanteurs traditionnelles. La commune doit «s'acquitter de sa mission en tant qu'outil participatif et créateur de richesses». Idem pour Bengrina chef d'El Bina, appelant à restituer aux élus locaux «leurs prérogatives ce qui contribuera à booster le développement local et à répondre de manière objective et transparente aux préoccupations des citoyens». Abondant dans ce sens, Fayçal Boussedraya du mouvement El Islah appelle «à corriger les dysfonctionnements au niveau des Assemblées élues afin de booster le développement local». Le leader du MSP, Abderrezak Makri a plaidé pour «une large représentativité de ses militants au sein des collectivités locales, afin préconise-t-il, de «concrétiser des programmes porteurs d'un réel développement local»