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Dire, s'engager et montrer
CLÔTURE DE MARHABA FALESTINE À ALGER
Publié dans L'Expression le 28 - 05 - 2006

Vivre ensemble, réalité ou utopie. C'est à cette question que tenteront de répondre les deux films proposés.
Deux films ont marqué la clôture de l'événement Marhaba Falestine. Tous deux évoquent les rapports belliqueux qu'entretiennent les habitants de Palestine et Israël, avec sur fond, un dénominateur commun, à savoir s'interroger sur la possibilité de vivre ensemble. Route 181 est un documentaire de 4h30 à travers lesquelles Eyal Sivan et Michel Khleifi nous plongent dans un voyage déroutant, parfois absurde, dicté par des propos dramatiques qui nous renseignent sur la situation de conflit et surtout de dialogue de sourds qui prévaut dans ces deux territoires. A l'été 2002, pendant deux mois, Eyal Sivan et Michel Khleifi voyagent ensemble du sud au nord de leur pays. Pour accomplir ce voyage en terre natale, ils ont tracé leur parcours sur une carte routière et l'ont intitulé Route 181, fragments d'un voyage en Palestine-Israël. Cette ligne virtuelle suit les frontières de la résolution 181 adoptée par les Nations unies le 29 novembre 1947 qui prévoyait la partition de la Palestine en deux Etats. Au hasard des rencontres, ils donnent la parole à de nombreuses personnes, hommes et femmes des deux camps. Aussi des anciens militaires, des jeunes etc. Chacun évoque les frontières qui les séparent de ses voisins. Ils sont venus de partout, ont suivi leurs parents de l'Arménie, du Maroc, de Suisse...Cynisme, barbelés, humour, indifférence, méfiance, agression ...les frontières sont érigées partout, sur les collines et dans les vallées, sur les montagnes et dans les plaines, mais surtout dans les esprits étriqués. Pessimiste le film? Oui dans la mesure où l'éventualité de la paix passe pour certains par la décimation de la population palestinienne. Si la minorité crie à la paix, cette dernière est hélas noyée dans la masse de la collectivité qui refuse l'idée même de la cohabitation.
La paix, une utopie? Celle-ci est encore remise en cause et avec force dans le film Paradise Now de Hany Abu Assad. Réalisé sous forme de fiction, ce film introspectif et psychologique est une description du chemin bourré de complexité d'un terroriste en devenir. Deux amis d'enfance palestiniens Khaled alias Ali Suliman et Saïd interprété par Kaïs Nashef ( leur premier rôle à l'écran)sont désignés pour commettre un attentat suicide à Tel Aviv. Engagés volontaires depuis plusieurs années dans une faction, ils sont liés par un contrat moral qu'ils ne peuvent ou ne veulent rompre. Ils passent une dernière soirée avec leurs familles sans pouvoir toutefois leur dire adieu. Le lendemain, munis de leur ceinture d'explosifs, ils sont conduits à la frontière. Mais l'opération ne se déroule pas comme prévu. Renversement de situation. Le doute s'installe. Jouant le rôle d'une Marocaine née en France, Lubna Azabal viendra poser ce regard extérieur, pour tout remettre en question. L'histoire n'est pas simple. Celle de Saïd aussi. Son père a été collabo et a été assassiné. L'on comprend ainsi l'envie de vengeance de Saïd. Le personnage de Lubna Azabal, symbole du désir de vivre, tentera de raisonner ces deux individus aveuglés car «endoctrinés» et tiraillés dans leur propre chair. Si l'un abdique, l'autre Saïd, par contre, est déterminé à aller jusqu'au bout de sa mission. Devenir un héros reste pour lui la seule alternative pour lutter, échapper à cet «ennui» qui mine sa vie et recouvrer sa dignité. Le no man's land dans lequel il vit, exacerbe ce sentiment de désespoir qui pousse au chaos. Par cet acte, Saïd croit retrouver son paradis. Au bout du désespoir et du dénuement que charrie cette guerre, le corps comme arme s'avère le seul choix. A la seule différence qu'ici, le motif part d'un sentiment personnel et non collectif. Le film Paradise Now évoque cette ambiguïté des sentiments en privilégiant la pensée à l'action, d'où la beauté qui émane de lui, malgré la gravité du sujet. Le silence qui enveloppe le long métrage est le reflet refoulé de ce tourment auquel font face Khaled et Saïd. Engagé ou pas, le film réussit à montrer non pas les gestes des kamikazes mais va plus loin en tentant de sonder l'état d'âme de ces personnes et ce qui les pousse à agir. Souvent réduit à des bombes de chair, le film restitue enfin leur humanité avec subtilité.
Des larges plans sur les visages expressifs ou non, des paysages quasiment vides, et le blanc qui clôt le film est ce détail à la fois esthétique et technique qui confère au film beaucoup d'émotion. S'il ne prétend pas donner de réponse à cette grande question de la paix, le film n'a cependant pas manqué de soulever une polémique en raison de «la glorification supposée des terroristes qui commettent des attentats suicide».
Le film Paradise Now, présenté pour l'Ours d'or, a remporté le prix Amnesty International ainsi que le prix du Meilleur Film européen et le prix du public au festival du Film de Berlin 2005. En dépit d'un début mitigé cet événement Marhaba falestine a drainé vendredi beaucoup de monde à la salle Frantz-Fanon.
Dernier numéro de la saison pour l'association Chrysalide, c'est en beauté que s'achèvera cette édition 2006 de son ciné-club.


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