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Marhaba Falestine!
7E SALON NATIONAL DU LIVRE
Publié dans L'Expression le 19 - 03 - 2008

La bibliothèque nationale d'El Hamma, qui accueille jusqu'à demain le Salon national du livre, prépare activement un autre événement qui sera consacré, comme dans le reste du monde, aussi à la Palestine, au mois de mai...
Chaque année le monde culturel et intellectuel prend position pour la Palestine. Durant un mois, une chaîne de solidarité mondiale se lance dans l'organisation d'un événement commun: dire l'engagement et la résistance pour la Palestine sous différents cieux, langues et drapeaux. Aussi, des dizaines de villes des cinq continents initient une série de manifestations culturelles sous le label «Bienvenue la Palestine».Il s'agit de mettre son cri au diapason d'un millier de gens pour la lutte d'un seul Etat, la Palestine. Le Salon national du livre qui, cette année, répond au geste politique du Salon international du livre de Paris en célébrant le soixantième anniversaire de la création de l'Etat d'Israël, ne déroge pas à la règle. Un espace est consacré, de ce fait, à la Bibliothèque nationale d'El Hamma à ce pays, la Palestine qui subit, depuis plus de 60 ans, les affres de la guerre. Un programme artistique et culturel est visible au niveau du Salon d'El Hamma, alliant des projections vidéo, une exposition photo et une installation faite par les étudiants de l'Ecole des beaux-arts. Aussi, les 14, 15 et 16 mars derniers ont été dédiés symboliquement à la Palestine, en attendant la grande manifestation que compte organiser Amine Zaoui, le directeur de la Bibliothèque nationale, en faveur du peuple palestinien. Un événement de grande dimension qui se veut un prolongement de cet engagement indéfectible à la Palestine, prévu pour la troisième semaine du mois de mai. Cet événement comprendra ainsi une grande exposition photo, en noir et blanc, de Véronique Vercheval et réunira en marge, un ensemble d'écrivains palestiniens et autres européens pro-palestiniens. Rencontrés à l'occasion de la 7e édition du Salon national du livre, plusieurs acteurs de la chaîne du livre ont accepté de témoigner et de transmettre leur avis sur le «boycott» enregistré par les éditeurs algériens au Salon de Paris en signe de solidarité avec le peuple palestinien. Nous leur avons demandé ce qu'ils pensaient de l'instrumentalisation du Salon international du livre à Paris à des fins politiques, par la venue du chef de l'Etat d'Israël Shimon Peres, et la consécration de la Palestine comme invité solennel au Salon national du livre à Alger, en réponse à l'hommage rendu à Paris. Ecoutons-les s'exprimer...
Amine Zaoui, directeur de la Bibliothèque nationale d'El Hamma: «Ne pas oublier la Nakba»
Je pense que la littérature et le livre sont un message pour la paix, ainsi que pour l'esthétique et la beauté. C'est également un message pour défendre les grandes valeurs humaines. Malheureusement, cette édition du Salon du livre de Paris qui a été toujours pour nous et pour tous les intellectuels du monde un carrefour et un rendez-vous sain, pour parler de littérature, procéder à des échanges d'idées et voir ce qui se passe dans le monde, hélas! cette année ce Salon a été entaché par un événement colonialiste, raciste, d'apartheid qui est celui de fêter Israël et la date de sa création. Israël a toujours été présent au Salon par sa littérature et ses écrivains. Cela n'a jamais créé de problème, ni avec les Arabes, ni avec les musulmans mais quand un Salon fête un Etat qui n'a pas encore réglé ses problèmes avec un peuple, celui de la Palestine et surtout après ce qui se passe maintenant en Cisjordanie, cette culture de haine contre les Palestiniens et cette culture de massacre et de génocide contre les palestiniens, des enfants des femmes, et la terre, je pense que maintenant, Israël symbolise un Etat nazi et malheureusement, avec tout ce qu'ont vécu les juifs, par l'holocauste, ils sont en train d'infliger aux Palestiniens le même sort qu'ils avaient subi avant. C'est honteux pour la France, le pays de la Révolution française, de Voltaire, de Sartre etc. La cause palestinienne ce n'est pas seulement la cause des Arabes, mais de l'humanité tout entière. Dire que c'est une «riposte» ou une «réponse», ce n'est pas le mot juste. Il s'agit plutôt de fêter la Palestine. C'est la cause aussi de beaucoup d'Israéliens qui ont d'ailleurs boycotté le Salon. Il s'agit de ne pas oublier «la Nakba» de 1948
Foudil Boumala, journaliste, enseignant universitaire.: «Je suis contre la riposte, je suis pour l'action.»
Je suis pour l'engagement et la l'action et je suis contre la réaction et la riposte dans le sens négatif du terme. Le plus important dans la question ce n'est pas de participer ou non c'est-à-dire de boycotter, c'est de dire ce qu'il y avait lieu de faire, à l'intérieur de ce Salon international du livre de Paris avec l'idéologisation de ce Salon, qui, malheureusement, a coïncidé- peut être que c'était prémédité- avec le soixantième anniversaire de la création de l'Etat hébreu. Personnellement, j'aurai souhaité, à titre d'intellectuel, de participer avec un livre renvoyant à la Palestine. Un beau livre sur tous les massacres avec les images qui renvoient à l'assassinat des intellectuels palestiniens et du peuple palestinien. BHL avait dit «des brûleurs de livres». C'est vrai, peut être qu'à un moment ou un autre dans l'histoire de l'humanité, dans l'histoire du monde arabe et de l'Islam comme dans l'histoire de l'Occident et du monde judéo-chrétien, il y a eu des moments où l'humanité a brûlé, pour des raisons politiques ou religieuses, des livres, mais que BHL m'excuse; entre brûler des livres et brûler toute une nation, des êtres humains, ce sont deux choses différentes, la gravité est différente, l'énormité de la gravité est absolue. Ce qui se passe en Palestine est très dangereux. Ça doit interpeller la conscience humaine. Donc je ne suis pas du genre à boycotter pour le boycott, je suis du genre à m'engager pour une cause en proposant des alternatives. Je suis contre la riposte, je suis pour l'action. Je suis pour un programme et puis cela ne concerne pas seulement les éditeurs algériens mais tout les éditeurs du monde. Il y a des éditeurs iraniens qui ont boycotté, y compris français, anglais, américains, et l'essentiel pour moi est le contenu et la démarche, c'est l'objectif.
Samia Zennadi, Editions Apic: «La Palestine, un problème qui concerne tout le monde!»
Il faut savoir d'abord que le Salon du livre à Paris n'est pas politisé uniquement par la présence de Peres, il est déjà politisé par la thématique. Quand on consacre un Salon de Paris au soixantième anniversaire de la naissance d'un Etat, on est déjà dans le politique. A Alger, nous sommes quand même dépositaire et propriétaire d'un patrimoine révolutionnaire et d'une conscience plus en éveil par rapport à d'autres, c'est pourquoi ici en Algérie, on a décidé en même temps, de boycotter le Salon de Paris et en réponse on organise le Salon national du livre à Alger qui a une dimension internationale par le fait de consacrer à la Palestine un espace qui est lui-même international puisque nous avons reçu des caricatures d'un bédéiste brésilien qui est pour la cause Palestine. Il y a aussi Oumaya Djouha qui est également une caricaturiste palestinienne qui vit à Ghaza et qui écrit. On a fait aussi un montage d'un film qui dure 10 minutes où on fait référence au texte, un peu une réponse à ceux qui disent qu'on est des brûleurs de livres! On ne brûle pas les livres, au contraire, on lit tout. En tout cas pour ce qui nous concerne, on est très à l'écoute de ce qui se passe à Paris. On voit toute la scène médiatique qui s'est mise en route et qui parle d'un boycott arabe. Pas du tout! Je suis en contact avec des éditeurs québécois qui ne vont même pas aller au Salon. Ils sont à Paris pour prendre des rendez-vous avec des distributeurs de livres, mais il est hors de question pour eux d'aller au Salon, car, c'est une question morale, éthique et dans notre cas on ne peut pas séparer l'éthique de la culture, l'humanitaire de la culture, la politique de la culture. Ilan Pappé avec lequel on est en contact pour éditer son livre, n'est pas venu au Salon de Paris. Son livre s'appelle Voyage ethnique en Palestine. Il vient de sortir en Angleterre et en France. Lui, par exemple, n'ira pas au Salon du livre à Paris. Le monde se mobilise aussi chaque année pour la Palestine, pour preuve c'est un problème qui nous concerne tous. On réalise un peu partout (France, Espagne, Genève, etc.) que le problème palestinien n'est pas un problème arabo-israélien mais plutôt mondial. Ilan Pappé qui a fait publier un article sur une revue italienne dit, à juste titre: «Le nettoyage ethnique a commencé en 1948. Israël veut le faire admettre». On a été colonisés pendant très longtemps et on ne peut être indifférents face aux cris de détresse des Palestiniens. Quand sur un site Internet des Palestiniens disent: «Ils sont en train de nous tuer, allumez vos postes de télé pour nous voir», c'est parce qu'ils se sentent isolés par ces murs de la honte!
M.Guerfi, président du Snel (Syndicat national des éditeurs): «La réponse au salon du livre de Paris est la 7e édition du Salon national.»
J'aurais souhaité que les éditeurs algériens soient à la 28e édition du Salon international du livre à Paris, hélas, ce malheureux événement nous en a empêchés, pour une raison quand même objective. Les éditeurs algériens, à l'unanimité, ont pris la décision de suspendre leur participation sachant que chaque année, les éditeurs algériens participent au Salon du livre de Paris. Cette année comme l'invité d'honneur est Israël, donc nous avons décidé de boycotter carrément. D'ailleurs, l'exemple algérien a été suivi par les éditeurs maghrébins, à savoir les marocains, les tunisiens et même l'Union des éditeurs arabes. Nous avons suspendu notre participation parce que, non seulement Israël est l'invité d'honneur mais aussi parce qu'il fête son soixantième anniversaire de sa création, ce qui est grave. Les organisateurs du Salon du livre ont politisé cet événement et ça, c'est déplorable de mon point de vue. Notre réplique a été d'organiser à notre manière, nous avons voulu organiser un Salon, un rendez-vous culturel et avons fait un geste en solidarité avec le peuple palestinien en lui réservant un espace. Certains l'appellent «riposte» ce n'est pas le cas, car cela voudrait dire qu'il y a une querelle, un agresseur et un agressé. Les Français sont libres de choisir l'invité honneur qu'ils veulent. On n'intervient pas dans leur organisation. Nous aussi sommes libres de choisir la Palestine. C'est une réponse certes, mais un geste de solidarité avec les Palestiniens sachant ce qui se passe actuellement à Ghaza. C'est ahurissant, contre nature. La réponse donc au Salon du livre de Paris est la 7e édition du Salon national du livre.
Mokhtar Chaâlal, écrivain: «Je rejoins Aaron Shabtaï.»
Il faut que je rappelle une chose, le 9 février dernier, Mustapha Madi et moi avions été les premiers à demander le boycott de ce Salon pour ne pas être sourds aux cris de lamentations de Ghaza. Il y eut à cette époque-là, environ 160 morts palestiniens, de façon atroce. J'avais dit, je ne peux pas faire moins qu'un poète israélien, je parle de Aaron Shabtaï qui a refusé de monter à Paris, pour les mêmes raisons, c'est-à-dire honorer un Etat apartheid, qui tue. Il y a eu d'abord Casbah éditions puis vers le 26 février le suivi du Snel qui ont fait un communiqué. Organiser quelque chose en parallèle ici, je pense que c'est bon. Ce qui est terrible dans notre pays est qu'on est en train de vivre une période de renoncement, ce qui est honteux. On est une génération oublieuse, or, il faut se souvenir de Bentalha, de l'apartheid, du Vietnam. Je pense qu'on nous a accusés à tort d'être antisémites. Ce sont les caisses de résonance médiatique de Paris qui sont en train de dire que ce sont les pouvoirs politiques et gouvernements arabes qui nous obligent à boycotter. Non, c'est faux. C'est mon point de vue en tant que créateur et en tant qu'auteur. Et je rejoins un autre créateur qui se trouve être un Israélien. C'est le minimum que je puisse faire. Cela traduit ma prise de position. Je ne suis pas antisémite. Le souvenir de ces morts dans le ghetto de Varsovie par le fait de l'armée nazie est exactement la même douleur que les enfants de Ghaza par le fait de l'armée israélienne. Je ne peux être insensible à la souffrance du peuple palestinien.


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