Du 13 au 18 juin l'esprit de ce grand philosophe arabe du XIIe Siècle rayonnera sous différentes formes littéraire, culturelle et artistique.. Les Rencontres Ibn Rochd sont inspirées de la personnalité de ce philosophe arabe du XIIe siècle. Un penseur qui tendait vers l'universalité de par son ouverture d'esprit. Il était aussi médecin et a notamment traduit les oeuvres d'Aristote. Il a dans son livre Fassl el makam travaillé sur le lien qui existe entre la Foi et la Raison. Aussi, Ibn Rochd symbolise cette notion d'ouverture à laquelle ces rencontres aspirent. Sans être au centre du sujet, ces journées qui s'étaleront du13 au 18 juin se déclineront sous différentes formes et auront pour thématique précise. Comment vivre ensemble? On voulait ainsi transcender cette notion d'algérianité ou de Maghreb et aller vers quelque chose qui représentait ce désir de partage et d'ouverture c'est ainsi qu'expliquaient hier au siège de la Bibliothèque d'El Hamma les deux principaux partenaires, organisateurs des rencontres d'Ibn Rochd, à savoir Sofiane Hadjadja des Editions Barzakh et Djalila Hadefi de l'association Chrysalide. Un évènement que les initiateurs espèrent renouveler chaque année, à même de faire de la capitale Alger «le centre de la Méditerranée» nous indique-t-on. Aussi, s'inscrivant dans la même lignée des rencontres d'Averroès qui se tiennent à Marseille, celles d'Alger auront ainsi l'insigne tâche de poser une réflexion autour de cette question si importante et délicate à l'heure des mutations profondes qui s‘opèrent dans le monde. Il s'agira également de s'interroger sur les différences qui caractérisent les sociétés et les possibilités de cohabitation entre elles à l'image de l'exemple communautaire qui prévaut au Liban, de surmonter enfin ces clivages et conflits identitaires, religieux, politiques et proposer éventuellement des solutions pour pouvoir enfin vivre ensemble. Ceci sera débattu lors de trois tables rondes qui seront animées à la Bibliothèque d'El Hamma le 14 juin à 14h30 et le jeudi à 10h30 et à 15h . Dans un cadre d'abord historique, il y aura lieu de s'interroger sur l'âge d'or du vivre ensemble, de traiter par la suite des replis identitaires et la fin du cosmopolitisme et enfin, de réfléchir à cette question et ces «utopies» .Ces tables rondes seront animées notamment par des écrivains penseurs, intellectuels et journalistes de tout le pourtour de la Méditerranée (Palestine, Tunisie , Maroc, Turquie, Liban, Egypte, France, Algérie...) Thierry Fabre qui depuis 1994 organise au mois de novembre ces rencontres à Marseille sera aussi de la partie, pour une nouvelle approche des cultures méditerranéennes. Autre volet important de ces rencontres, le cinéma qui se déclinera à la filmothèque Mohamed Zinet par la projection de deux films de Jean-luc Godard, «Le petit Soldat» (1963) le samedi 17 juin, en apportant une vision politiquement incorrecte de la guerre d'Algérie , à 16 h et «Notre Musique» sur la mémoire de Sarajevo et ce, le vendredi 16 juin à 17h. Une carte blanche est donnée en quelque sorte au Liban à travers la diffusion de deux films libanais. A Perfect day de Hadjithomas et Kh. Joreige, le mercredi 14 juin à 19h et Bosta de P. Aractinji , le mardi 13 juin à 19h. Un road-movie musical qui a battu des records d'audience au Liban et dans le Moyen-Orient. La fête sera elle aussi de la partie à travers une série de concerts qui se dérouleront à la salle Ibn Zeydoun. Ce soir d'abord dans les jardins du Centre culturel français où se produira le groupe Rassegna de Marseille. Un groupe cosmopolite à souhait qui combine des voix des deux rives de la Méditerranée aux accents forts et marqués, chantant en langues ensoleillées la tradition de leur pays. Le jeudi 15 juin à 21h se produira, par ailleurs, à la salle Ibn Zeydoun Abed Azire qui nous inondera de ses chants d'amour et d'ivresse inspirés notamment de Ibn Arabi et d'autres légendes encore du Moyen-Orient. Le vendredi 16 juin à 20 h, le groupe de musique électronique Soap Kills (Beyrouth/ le Caire) fusionnera avec l'Algérienne Karima Nayt en voguant sur des standards de la musique arabe, jouée d'un façon très moderne et alerte. De belles mélodies et des surprises vous attendent encore, nous ont promis les organisateurs! Enfin Etienne Sved donnera à travers une exposition de photos sa vision de l'Algérie de 1951 sous le générique «Un Pays en attente». Ces photos seront illustrées par des textes signés par Malek Alloula, Benjamin Stora et Maissa Bey. La clôture de ces rencontres se fera à la salle Frantz Fanon en présence de Abed Azire avec une lecture des Milles et une nuits.