Le Front Polisario a décidé d'«intensifier» la lutte armée contre le Maroc pour établir sa souveraineté sur l'ensemble du territoire disputé du Sahara occidental, a affirmé vendredi le chef du mouvement indépendantiste Brahim Ghali. «Le peuple sahraoui a tranché et pris la décision souveraine d'intensifier sa juste guerre de libération par tous les moyens légitimes, et en premier lieu la lutte armée, jusqu'à l'établissement de la souveraineté de la République sahraouie (autoproclamée par le Polisario) sur l'ensemble de son territoire», a déclaré M.Ghali à l'ouverture d'une réunion de la direction du Polisario, selon l'agence de presse sahraouie SPS. Le 13 novembre 2020, un cessez-le-feu conclu en 1991 entre le Maroc et le Front Polisario sous les auspices de l'ONU avait volé en éclats après l'agression marocaine d'El Guerguerat. Fin octobre, le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé «les parties» à reprendre les négociations «sans conditions préalables et de bonne foi», avec une résolution prolongeant d'un an la Minurso, toujours privée de prérogatives pour la surveillance des droits de l'homme dans le «territoire non autonome». Fin août, l'Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec le royaume marocain, en raison de ses nombreuses actions hostiles, dont la récente attaque au drone tuant trois camionneurs algériens en territoire sahraoui. Le président sahraoui, Ibrahim Ghali, a condamné les tentatives du régime marocain de créer de nouvelles tensions, visant à faciliter l'intervention étrangère éhontée dans la région, au profit de puissances connues. Dans son allocution d'ouverture de la 5e session ordinaire du secrétariat national du Front Polisario, il a condamné «les opérations terroristes lâches» exécutées par l'occupant marocain à l'encontre de citoyens civils sahraouis, algériens et mauritaniens sans défense. Mettant en avant la solidité des liens de fraternité et de voisinage entre la République sahraouie et la République algérienne démocratique et populaire, le président sahraoui a fait part de son estime et de sa reconnaissance pour la position de principe de l'Algérie, peuple et gouvernement, sous la direction du président, Abdelmadjid Tebboune, aux côtés du peuple sahraoui. Il a également salué tous les amis et alliés de par le monde», ainsi que l'engagement de l'Union africaine (UA) selon les principes de l'Acte constitutif, tout en mettant en valeur les positions exprimées par plusieurs pays, tels la République d'Afrique du Sud. Dans ce contexte, le président sahraoui a réaffirmé que le peuple sahraoui qui prône toujours la paix juste et durable, a déjà tranché et pris la décision souveraine d'intensifier sa guerre de libération juste, avec tous les moyens légaux, y compris la lutte armée, jusqu'au parachèvement de la souveraineté de la République sahraouie sur tout son territoire national. M. Ghali a souligné que toute démarche au niveau des Nations unies et qui ne vise pas à parachever le règlement convenu, dont l'organisation d'un référendum d'autodétermination par la Minurso, «sera un contournement honteux de l'engagement conjoint, une conspiration et un manquement non seulement pour le peuple sahraoui pacifiste, mais également à l'égard de la légalité internationale en général». Le secrétaire général du Front Polisario a salué «avec fierté et estime» les combattants de l'Armée populaire de libération sahraouie (APLS), ainsi que la montée du militantisme héroïque du peuple sahraoui sur le front du territoire occupé et au sud du Maroc, en dépit de la multiplication par le royaume marocain de sa répression brutale. Il a adressé «ses sincères salutations et un message de solidarité et de soutien à la militante Sultana Khaya et à sa famille, qui souffrent depuis un an d'un blocus et de diverses formes de torture, de menaces et de pratiques qui portent atteinte à la dignité humaine». Le président sahraoui a estimé que la dernière résolution 2602 (2021) du Conseil de sécurité de l'ONU cherche à contourner la légalité internationale, optant pour la gestion de la crise au lieu de sa solution, et oeuvrant à déformer le cadre juridique de cette solution, de sorte qu'elle passe de la formule simple et claire, consacrée dans la Charte et les résolutions onusiennes, à savoir la décolonisation du Sahara occidental et l'autodétermination du peuple sahraoui, à des manoeuvres dilatoires. C'est là une restriction complète du travail de l'Envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU, annulant l'essence du mandat de la MINURSO, en violation du droit international, pour le maintien du statu quo de l'occupation militaire marocaine illégale. M. Ghali a rappelé que le Front Polisario et le Royaume du Maroc, parties du conflit, les Nations unies et l'Union africaine, sont tous liés par un seul accord signé et entériné par le Conseil de sécurité, à savoir le plan de règlement ONU-Afrique de 1991. Aussi, il s'étonne du «mutisme international qui garantit une protection à l'occupation marocaine et l'encourage à persister dans son arrogance et son agression, et met la MINURSO dans l'incapacité de protéger les civils sahraouis sans défense contre l'oppression du Makhzen.