Dans un discours, prononcé depuis les camps de réfugiés de Aousserd (Tindouf), le président de la République sahraouie a rappelé que la lutte armée ne s'arrêtera pas avant le recouvrement total de la souveraineté du peuple sahraoui. Le président de la République sahraouie, Brahim Ghali, a lancé, hier, plusieurs messages à l'adresse de l'"occupant" marocain et de la communauté internationale, à l'occasion de la célébration, dans les camps des réfugiés sahraouis, à Aousserd (Tindouf), du 45e anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd). Après avoir rappelé le contexte historique de la naissance, le 27 février 1976, de la Rasd, Brahim Ghali a souligné que les festivités de cette année interviennent dans une conjoncture particulière, marquée notamment par la reprise des hostilités entre le Front Polisario et l'armée de l'"occupant marocain". "Le peuple sahraoui qui s'est dressé contre l'occupant historique espagnole dès 1973 a poursuivi sa lutte pour la liberté et la dignité contre l'occupant marocain à partir de 1975, avec la ferme volonté de se libérer du colonialisme abject", a dit le président Brahim Ghali dans son discours, en rappelant que le "peuple sahraoui n'a jamais cessé, depuis cette date, de lutter, avec abnégation, pour le recouvrement de tous ses droits légitimes". Ce combat "noble", souligne encore le président sahraoui, "revêt un caractère particulier après la violation, par le Maroc, le 13 novembre 2020, du cessez-le-feu en vigueur depuis 1991". Cette violation, rappellera le président sahraoui, n'a laissé d'autre choix au Front Polisario que de reprendre les armes. "Je tiens à rappeler que notre engagement dans la lutte armée pour le recouvrement de la dignité du peuple sahraoui ne sera d'aucun répit. Sur le front, nos soldats mènent et continueront de mener avec fermeté la lutte armée. Nous ne reculerons pas avant d'arracher l'entière souveraineté de notre peuple. La lutte armée est un choix sur lequel nous ne reviendrons pas avant d'atteindre notre objectif", a-t-il fait savoir, en ajoutant, à ce propos, que l'armée marocaine ne cesse d'"essuyer les défaites le long du mur de la honte". Devant une assistance nombreuse et en présence de plusieurs représentations diplomatiques à l'instar de l'Algérie, de l'Afrique du Sud, du Zimbabwe, de Cuba mais également des représentants de la Minurso, le président Brahim Ghali, également secrétaire général du Front Polisario, a dénoncé le "laxisme" de l'Organisation des Nations unies (ONU), responsable, selon l'orateur, à la fois de l'enlisement du conflit et du non-respect, par le Maroc, de la légalité internationale. "L'ONU est responsable de l'enlisement du conflit dans la région. Son laxisme face aux agressions répétées du Maroc a encouragé ce dernier à se défaire de toutes les résolutions adoptées jusqu'ici et de la légalité internationale", a-t-il affirmé, en invitant l'organisation onusienne à "prendre une position ferme à l'égard du Maroc". De même, le président de la Rasd n'a pas omis d'appeler l'administration américaine, sous le président fraîchement installé, Joe Biden, de revoir la décision de son prédécesseur, Donald Trump, en reconnaissant la marocanité des territoires sahraouis. "J'appelle l'administration Biden à soutenir la cause, juste et légitime du peuple sahraoui. Les Etats-Unis devront revoir leur position et soutenir le droit international", a-t-il affirmé, avant de rappeler que le peuple sahraoui est un peuple de paix. "Nous ne prêchons pas la guerre, nous somme un peuple de paix. Il n'est d'autre solution pour ce conflit que de revenir aux résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, consacrant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination", a-t-il soutenu. Si le président Brahim Ghali s'est montré véhément tout au long de sa prise de parole, il affirmera, en revanche, que le peuple sahraoui est prêt à revenir à la paix, pour peu que le Maroc affiche une volonté dans ce sens. "La Rasd ne sera pas un obstacle à la construction de l'ensemble maghrébin. Elle est prête à payer le prix de la paix et invite le Maroc à investir dans la construction d'une vraie paix", a-t-il soutenu.