Huit personnes ont été tuées jeudi et plus d'une dizaine blessées par l'explosion d'une voiture piégée près d'une école de la capitale somalienne Mogadiscio, revendiquée par le groupe terroriste des shebab, ont annoncé les services de sécurité. Des parents angoissés se sont précipités sur les lieux de l'explosion, qui a détruit le bâtiment de l'école, alors que les élèves blessés étaient emmenés dans les hôpitaux de la ville. L'explosion s'est produite vers 7h30 du matin, alors que les enfants étaient en train de s'installer pour leurs premiers cours, a déclaré le directeur de cette école, Yusuf Hussein Abdi. En quelques secondes, des poutres en bois et des tôles en fer blanc se sont abattues sur les jeunes élèves, et des murs se sont écroulés. «Vous pouvez comprendre ce que l'on ressent lorsque de nombreux élèves, principalement des enfants, sont attaqués, que les salles de classe s'effondrent», a déclaré Abdi. Des habitants ont dégagé des blessés des décombres à mains nues avant de les transporter en lieu sûr jusqu'à l'arrivée des ambulances. Le Premier ministre somalien Mohamed Hussein Roble a condamné l'attaque, déclarant dans un communiqué que «cet acte impitoyable indique clairement jusqu'où ce groupe tordu est allé pour verser le sang de civils innocents sans discernement». «Huit civils ont été tués et 17 blessés dans l'explosion», a annoncé Abdilfatah Adan, un porte-parole de la police somalienne, dans un bref communiqué qui n'apporte aucun autre détail. Un autre responsable des services de sécurité, Mohamed Abdillahi, a indiqué qu'il s'agissait de l'explosion d'une voiture piégée près d'une école, qui avait notamment fait onze blessés parmi les élèves. «Nous ne savons pas quelle était la cible de l'attaque», a ajouté le responsable, qui avait dans un premier temps évoqué la mort de cinq personnes. Selon des témoins, un convoi militaire de l'Amisom, la force de l'Union africaine (UA) en Somalie, passait dans cette zone au moment de l'explosion. «Je me trouvais pas loin de l'endroit où la voiture a explosé et un convoi de l'Amisom était en train de passer», a assuré Said Ibrahim, un habitant du quartier. Le groupe terrores des shebab, lié à Al-Qaïda, a rapidement revendiqué l'attaque qui visait, selon eux, des «instructeurs militaires». «Le bâtiment de l'école a été sérieusement endommagé et des bus de transport scolaire ont été touchés», a indiqué Ahmed Bare, un garde de sécurité en poste à proximité. Le directeur du service d'ambulances Aamin de la capitale somalienne, Abdilkadir Abdirahman, a publié sur Twitter des photos du site de l'explosion en évoquant une «tragédie». Sur les lieux de l'attentat, des parents inquiets exprimaient leur douleur. «C'est horrible, c'est un tel choc, ces écoliers en sang», a déclaré Naima Ali dont la fille a échappé indemne à l'attaque.«L'explosion a détruit toute la zone et retourné la route, c'est un miracle qu'il n'y ait pas eu plus de victimes parmi les élèves», a estimé Mohamud Omar, dont un cousin était à l'école. L'Igad, l'organisation régionale d'Afrique de l'Est, a condamné cette «haineuse attaque terroriste», par la voix de son secrétaire exécutif Workneh Gebeyehu, qui a «partagé la peine de tous les Somaliens épris de paix». Cette attaque à la voiture piégée - la troisième de ce type en quelques semaines - intervient cinq jours après l'assassinat samedi à Mogadiscio par les shebab d'un éminent journaliste somalien. Directeur de la radio publique Radio Mogadishu et critique virulent des terroristes, Abdelaziz Mohamud Guled était une cible de longue date des shebab. Il a été tué par un kamikaze qui s'est fait exploser près de lui dans une rue de la capitale somalienne. Bien que chassés de Mogadiscio en 2011, les shebab y mènent régulièrement des attaques dans le cadre de leur insurrection lancée en 2007 pour renverser le fragile gouvernement fédéral, soutenu à bouts de bras par la communauté internationale. En septembre, deux attentats à la voiture piégée revendiqués par les shebab ont fait 17 morts dans la capitale somalienne. Le premier, le 14 septembre, avait fait neuf morts parmi les soldats d'un check-point de l'armée somalienne. Le second avait visé le 25 septembre un convoi près du palais présidentiel et avait tué huit personnes, dont Hibaaq Abukar Hassan, conseillère du Premier ministre pour les femmes et les droits de l'homme, piégée dans une voiture incendiée par l'explosion.