Depuis sa création en 1998, et dans le cadre de ses activités culturelles, artistiques et littéraires, l'association culturelle Tahar Djaout de la commune de Tizi-N'Berber, daïra d'Aokas, wilaya de Béjaïa organise, annuellement, des conférences-débats, et des recueillements sur la tombe de celui qui a été exécuté, par des mains assassines de la horde terroriste, un certain mercredi 26 mai 1993, en l'occurrence le poète, l'écrivain et journaliste Tahar Djaout. Mais le mois le plus attendu pour les membres de l'association sus-citée est sans conteste celui de mai de chaque année afin de rendre un vibrant hommage à l'auteur de Solstice barbelé, L´Arche à vau-l´eau, Insulaire et Cie, L´Oiseau minéral, L´Etreinte du sablier, L'Exproprié. Pour un flash-back de l'histoire, Tahar Djaout est né en 1954 à Azzeffoun en Kabylie maritime. Il passe son enfance à la Casbah d´Alger. Détenteur d'une licence en mathématiques de l'université d'Alger et d'un DEA en sciences de l'information et de la communication de l'université de Paris II, il a collaboré dans plusieurs revues littéraires telles que La Sape, Europe, Action poétique...En 1976, il rejoint la presse écrite et exercera dans deux hebdomadaires Algérie Actualité et L'Actualité de l'émigration. Puis fonde, en janvier 1993, Ruptures -un hebdomadaire indépendant, et devient son directeur jusqu'à sa mort...Tahar Djaout publie son premier recueil de poèmes Solstice barbelé au Canada. En 1978, un second recueil de poèmes vient d'être édité: L'arche à vau-l'eau. En 1981, il publie le roman l'Exproprié, une oeuvre en prose...Ensuite, suit Les Rets de l'oiseleur, c'est un recueil de nouvelles. Ses romans (L´Exproprié, Les Chercheurs d´os, Les Rets de l´oiseleur, L´Invention du désert, Les vigiles et Le Dernier été de la raison, posthume) se caractérisent par leur originalité, la recherche d´un espace de pureté, ils sont souvent teintés de causticité et d´une saine ironie. Par ailleurs, un prix lui a été décerné par la fondation Del Duca pour son roman Les chercheurs d'os des Editions du Seuil (Paris, 1984) et l'autre roman des mêmes éditions Les Vigiles a reçu le prix Méditerranée. Les éditoriaux pamphlétaires de Tahar Djaout étaient connus du public. Il ne faisait pas mystère de ses convictions. Dans un article publié par Algérie Actualité, Djaout paraphrasant le poète palestinien Samih El Kacem écrivait: «Si tu parles, tu meurs, si tu te tais, tu meurs, alors écris et meurs», phrase prémonitoire qui en disait long sur son engagement.