L'Expression: Les cours ont repris à l'université, avec la technique de l'enseignement à distance, à cause de la crise de Covid-19, qui sévit dans le pays. La qualité de l'enseignement n'est pas optimale dans ce cas de figure, étant donné que les étudiants, tout comme les enseignants, se plaignent de multiples contraintes. Professeur Laârbi Bouaâmama: Avec la crise sanitaire mondiale, les établissements d'enseignement supérieur algériens ont tenté de s'adapter à la situation sanitaire, en adoptant de nouvelles méthodes et modèles d'enseignement, qui puissent faciliter le passage de l'enseignement classique à l'enseignement électronique et celui mixte. Grâce à ces procédés, l'étudiant peut apprendre à distance de manière flexible, en recevant l'information soit, directement (cours interactifs utilisant des techniques de cours à distance et des plates-formes pédagogiques par exemple), soit indirectement (via e-mail, cours enregistrés, etc.), soit en intégrant les deux. Cela nécessite-t-il de réunir un certain nombre de conditions et de moyens? Adopter ce type d'enseignement nécessite de créer un environnement adapté et de prévoir plusieurs conditions. Les salles et les établissements d'enseignement doivent être équipés d'ordinateurs et d'un service Internet à haut débit (infrastructure). Cela, dans le but de créer une connexion permanente entre le personnel enseignant et celui administratif tout en travaillant à améliorer l'utilisation des technologies modernes et leur bonne utilisation, ce qui pourra contribuer à l'amélioration du processus d'enseignement et d'apprentissage. Dans ce cadre, il y a lieu de préciser que les cours et les programmes ont été conçus de manière adaptée à cette nouvelle situation, tout comme les processus d'examens qui ont été, eux aussi, adaptés électroniquement à différentes disciplines. Il y a le revers de la médaille dans cette expérience. Quelle évaluation faites-vous de cette première étape? En effet, le facteur important dans ce processus, en tant que première étape d'évaluation, est la faible interaction de la part des étudiants. Ceci est dû à plusieurs facteurs, dont l'élément nouveau pour les étudiants, qui peinent à s'habituer à ce nouveau système d'enseignement, sans compter la faiblesse des infrastructures, en particulier l'inconsistance du flux Internet dans les régions éloignées où vivent les étudiants. En tant qu'enseignant, quelles sont à votre avis les solutions qui s'offrent à l'université pour persévérer dans cette voie? Aujourd'hui, face à ces transformations, nous devons rechercher la qualité et améliorer les contenus des programmes d'enseignement et suivre le rythme de la réalité post-pandémique. Cela est d'autant plus important, que l'émergence de nouveaux programmes éducatifs qui adoptent des stratégies intelligentes nouvelles, nous impose de prendre acte de cette terrible avancée. Aujourd'hui, la construction de contenus éducatifs intelligents, grâce à l'utilisation des dernières applications, développées par des start-up et des institutions du secteur de l'éducation, devrait nous inciter à adopter une nouvelle cadence de travail et une approche appropriée. Cela suppose également d'avoir accès aux nouveaux modèles, méthodes, tendances, politiques d'enseignement et systèmes d'éducation, que ce soit au niveau de l'enseignement général ou universitaire, en particulier. À mon avis, ce type d'enseignement est très important, seulement il doit être bien préparé techniquement, fournir des plates-formes interactives modernes et la nécessité d'un flux élevé de données, car le problème de l'Internet constitue la première contrainte dans le nouveau processus d'enseignement. Ceci dit, l'expérience de l'Algérie dans ce domaine est, en fait, le début d'une transformation majeure du système éducatif, qui nécessite la révision de nombreux aspects et paramètres, dont les programmes, les manuels et le système éducatif en entier. Mais la réussite de cette expérience, même si elle n'en est qu'à ses débuts, demeure très importante.