Sur 13 millions d'enfants, beaucoup vivent dans des conditions déplorables. «La situation de l'enfant en Algérie est critique». Tel est le constat établi par le président du réseau algérien pour la défense des droits de l'enfant, Nada, M.Arar Abderahmane. A l'occasion de la Journée mondiale de l'enfant qui sera célébrée demain, l'association Nada en collaboration avec l'Unicef, a organisé hier une journée d'étude sur les mécanismes de protection des droits de l'enfant. A ce propos, le président regrette le fait que les droits de l'enfant soient méconnus pour ne pas dire ignorés chez nous. Pourtant l'Algérie, rappelle-t-il, a ratifié, en 1992, la convention relative aux droits de l'enfant. M.Arar constate que 14 ans après, la situation demeure toujours la même. «Il est vrai que le cadre juridique existe et garantit une protection à l'enfant, mais les textes ne sont pas appliqués», déplore le président de Nada qui souligne que les droits de l'enfant ne se limitent pas seulement à la scolarisation. Ce dernier a besoin d'être pris en charge sur le plan psychologique et social. Or, nos enfants sont privés d'activités de loisir telles que le sport, le théâtre qui sont indispensables à l'éducation et à l'épanouissement de l'enfant. Parmi les 13 millions d'enfants, une grande partie vit dans des conditions déplorables. Pire encore, l'enfant algérien est de plus en plus exposé aujourd'hui à tous les phénomènes de la société tels que la drogue et le travail informel. Ce qui explique, poursuit-il, que l'enfant n'est pas bien protégé par la société. Afin de promouvoir les droits des enfants, le président interpelle les autorités concernées à prendre en charge les enfants et de revoir les centres d'accueil. Il informe que l'association procédera à la mise en place d'un projet d'écoute au profit de l'enfance, baptisé «Je t'écoute». Ce projet a pour objectif l'amélioration des droits des enfants en Algérie, par la création d'un environnement propice à la promotion des droits des enfants. Il se présente comme une opération pilote, appliquée en premier lieu à la commune d'Alger-Centre, appuyée par un numéro vert fonctionnel à partir du mois de janvier 2007 et qui sera par la suite élargie à tout le territoire national. Le but premier du projet, financé à hauteur de 160.000 dollars, est l'installation d'une cellule d'écoute et de conseil efficace, au siège du réseau Nada, dans la commune d'Alger Centre. Le résultat attendu de cette initiative est de favoriser une meilleure prise en charge de l'enfant en danger moral et de permettre aux citoyens d'être écoutés et de bénéficier de multiples conseils. Selon le président du réseau, ce projet visera précisément à faire participer le mouvement associatif dans les différents mécanismes de la protection de l'enfant. Dans le même chapitre, le représentant de l'Unicef à Alger, M.Raymond Janssens, nous a affirmé que l'Algérie est l'un des pays où le taux de scolarisation est des plus élevés, avec 96%. Le même constat est établi en ce qui concerne la couverture vaccinale. Cependant, beaucoup reste à faire sur le plan éducatif et sanitaire. Interrogé sur l'estimation des aides octroyées à l'Algérie, ce dernier affirme qu'elles sont approximativement évaluées à 75 millions de dollars depuis l'indépendance. Ce montant reste dérisoire comparé aux capacités de l'Unicef.