L'Algérie qui se repose sur ses recettes pétrolières devra songer à assurer d'autres sources de recettes. Le dernier rapport du réseau euro-méditerranéen des Agences de promotion de l'investissement autour de «la branche du tourisme dans les pays méditerranéens», a classé l'Algérie parmi les plus faibles destinations touristiques en dépit des grandes capacités qu'elle possède et qui restent pour leur grande majorité inexploitées. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. 140 millions de dollars de recettes annuelles contre près de 6 milliards de dollars pour l'Egypte et 4 milliards de dollars pour le Maroc en 2005. L'Algérie n'a enregistré que 1, 23 million de touristes, dont les trois quarts sont des émigrés, sur un flux mondial de 800 millions, alors que 5,5 million de touristes ont visité le Maroc tandis que 6 millions ont préféré se rendre en Tunisie. Ces chiffres démontrent qu'en dépit de tout un gisement touristique riche et diversifié, le secteur demeure inexploité. Aussi pour y remédier, le ministère du Tourisme a élaboré une stratégie décennale axée sur quatre points cardinaux et devant être adoptée par le gouvernement. Ce défi de la relance se donne comme priorité de rattraper le déficit en matière de structures d'accueil. L'Algérie dispose actuellement selon le ministre du Tourisme, Noureddine Moussa, de 81.000 lits dont 80% ne répondent pas aux normes internationales. Aussi la priorité sera donnée en premier lieu, selon le premier responsable du secteur, à la mise à niveau du parc existant tout en incitant les opérateurs économiques à investir dans le domaine. D'autre part, la formation et la communication s'inscrivent comme l'autre priorité des responsables du secteur. Pour ce faire, le ministère a signé plusieurs conventions avec le ministère de la Formation professionnelle. Ce qui a permis la création de 19 sections de formation orientées vers les métiers de l'hôtellerie. En outre, il a été décidé de reprendre les programmes de formation afin de se mettre au niveau des exigences internationales. Négligée et délaissée ces dernières années, la communication est en train de prendre une grande part dans la nouvelle stratégie touristique. «La communication est un axe vital», réaffirme le ministre. C'est dans ce sens que le ministère a programmé la participation de ses services aux différents salons internationaux dans le but de promouvoir l'image de marque de l'Algérie. En outre, il est prévu l'ouverture, prochainement, de plusieurs représentations touristiques algériennes, au niveau des pays développés. Néanmoins, pour rendre plus attractive la destination Algérie, il est impératif que tous les intervenants dans la chaîne touristique, chauffeurs de taxi, artisans..se mettent au diapason. Aussi pour capter tout le flux touristique, la première nécessité demeure la réalisation d'infrastructures touristiques répondant aux besoins des petites bourses mais de qualité tout en valorisant l'offre balnéaire, sans pour autant négliger de diversifier le tourisme vers l'arrière-pays.