L'Algérie bénéficie d'un potentiel touristique considérable et peut le décliner en diverses formules. L'Algérie est le pays méditerranéen dont l'activité touristique est la plus faible, c'est en substance le constat d'un document réalisé par l'Agence française pour les investissements internationaux commandé par la Commission européenne dans le cadre du programme Meda. Le rapport explique cependant que cette situation est due «à la guerre civile des années 1990 mais également à l'absence de politique de développement du secteur». L'Algérie n'enregistre que 100 millions d'euros avec 370.000 visiteurs mais dont les trois quarts sont toutefois des Algériens résidant à l'étranger. A signaler que 1,4 million d'Algériens ont voyagé en 2004. Dans les pays Meda, la Turquie réalise la meilleure performance, suivie de l'Egypte et du Maroc. La Tunisie ne bénéficie que d'un flux de devises, limité, compte tenu du faible niveau de dépenses par tête de touriste. La Tunisie souffre d'ailleurs de sa réputation de «tourisme bas de gamme». Comme il a été souvent signalé, l'Algérie bénéficie d'un potentiel touristique considérable et peut le décliner en diverses formules: tourisme balnéaire, saharien, culturel, etc. Pour l'instant, cette richesse n'est que relativement exploitée. Ainsi en capacité de lits, le pays se classe derrière la plupart des pays de la région. Les chiffres sont éloquents: 1395,4 milliers de lits pour l'Espagne, 1207,2 pour la France, 264,2 pour l'Egypte, 137,8 pour le Maroc, 214,3 pour la Tunisie et seulement 72,6 milliers pour l'Algérie. Le secteur touristique national peine encore à décoller, en raison de pesanteurs, notamment de la présence étatique encore importante, caractéristique que notre pays partage avec la Syrie, alors que l'offre privée reste assez atomisée avec peu de moyens. Outre ces aspects, la filière souffre de la qualité médiocre des services, de l'insuffisance de la qualification de sa main-d'oeuvre et de la faible initiative privée. Au plan de l'image, l'Algérie demeure pour les étrangers et les professionnels du tourisme une destination à risque même si les pays occidentaux ont levé pour la plupart le warning travel qu'ils adressaient tout au long de la décennie écoulée à leurs ressortissants. Néanmoins, l'étude relève que des efforts sont faits pour relancer le secteur. Avec 61 milliards de dollars de réserves, le pays a effectivement un gros atout en main pour mener à bien ce projet. Le ministère du Tourisme a déjà annoncé la création de 174 zones d'intérêt touristique et l'élaboration d'un schéma directeur d'aménagement touristique. Par ailleurs, il est prévu de faciliter les procédures d'entrée du territoire national, de renforcer l'appui financier à l'investissement dans ce créneau et de relancer l'Office national du tourisme. Des réalisations importantes ont été enregistrées dans les transports avec, notamment, la nouvelle aérogare d'Alger. Ces initiatives visent à l'horizon 2013, l'objectif de 3100.000 touristes et une capacité d'hébergement de 187.000 lits. Ces mesures sont d'autant plus nécessaires que la concurrence, surtout dans les pays du Maghreb, se fera plus agressive. Le Maroc par exemple ambitionne de valoriser son offre balnéaire alors que la Tunisie cherche à se diversifier vers l'arrière-pays. L'Algérie qui se repose pour le moment sur ses recettes pétrolières devra malgré tout songer à assurer une autre source de recettes et pour cela s'adapter aux règles de la mondialisation. Des groupes étrangers - Starwood, Marriott, Eddar-Sidar, Al Hamed - ont déjà annoncé leur intention d'investir en Algérie et d'autres pourraient suivre leur expérience si elle devenait probante.