L'Algérie n´a attiré l´an dernier que 13% des projets d´investissement à contenu technologique. L'élément déterminant de la capacité de l`économie algérienne à profiter de son ouverture et d`élever le niveau de vie de la population dépend de la capacité des pouvoirs publics à intensifier le rythme des réformes, à opérer le rééquilibrage entre le secteur public et privé et à améliorer la flexibilité et la compétitivité du système productif, relève un rapport de l'Organisation pour la coopération et le développement économique (Ocde), dans son rapport sur les perspectives économiques en Afrique pour la période 2005-2006 lequel sera rendu public aujourd'hui. Le rapport note que les plans de développement engagés depuis 2001, à savoir le Psre et le Plan de développement agricole (Pnda) ont contribué fortement à la croissance économique du pays. En plus des hydrocarbures, les secteurs du bâtiment et des travaux publics (BTP) et les services ont participé à une croissance économique de l'ordre de 6,9% en 2003. Ces performances ont permis au PIB hors hydrocarbures de progresser, «en termes réels, de 6,1% en 2003», observe l`organisation. Cependant, ce résultat appréciable n'a pas été réédité pour l'année 2004, et s'est situé autour de 5,4%. Le secteur de l`agriculture, considéré comme principale locomotive de la croissance hors hydrocarbures, ces dernières années, a réalisé une progression, en termes réels de 2,2% en 2004. Une situation transitoire estime l'Ocde, puisqu'il est prévu, pour l'année en cours un redressement du secteur pour se stabiliser à 4,1%. Quant aux prévisions de croissance économique globale, elles sont revues à la baisse pour les deux prochaines années et se stabiliseront autour de 4,5%. Le secteur industriel enregistre une forte croissance de l'ordre de 8,8% mais le rapport observe que cette progression est à mettre à l'actif du seul secteur des hydrocarbures, puisque les autres branches de l'industrie, notamment manufacturière, sont en chute libre avec une baisse de 50% en 15 ans, engendrant une désindustrialisation relative du pays, malgré les efforts financiers colossaux consentis par l`Etat. Pour l'Ocde, la politique budgétaire adoptée ces dernières années constitue un levier important de la politique du gouvernement. Ainsi, la création du Fonds de régulation des recettes (FRR) en 2002 pour faciliter l'adaptation du budget à la volatilité des prix du pétrole et le réaménagement du régime fiscal afin d'alléger les dépenses du budget de l'Etat vis-à-vis du pétrole et leur réorientation vers l'éducation et la santé, sont salués dans le rapport. L'Ocde constate en outre que les recettes budgétaires pour 2005 et 2006 vont atteindre respectivement 38,5 et 36,7% du PIB. Par contre, l'augmentation des dépenses dans le PIB, évaluée à 30%, dans les deux prochaines années, contre 21% en 2004 et 22,6% en 2003, aura un impact sur l'inflation qui, note ledit rapport, dépassera les 3,6 % pour l'année en cours. Elle était de 4 % en 2004. Cela dit, avec un taux d'endettement ramené à 24,7%, des réserves officielles qui équivalent à 24 mois d'importations, une position budgétaire globale excédentaire et un taux d'inflation raisonnable, «le pays est sur la bonne voie», insiste l'organisation, qui indique que ces résultats, réalisés grâce au renforcement du secteur des hydrocarbures, ont été la conséquence d'une certaine lenteur en matière d`ajustement structurel de l'économie, déplore toutefois l'Ocde, qui souligne que l'économie algérienne demeure encore trop dépendante du secteur des hydrocarbures, que ce soit au niveau de sa croissance ou de celui de sa position extérieure, surtout sa position budgétaire. Malgré les réformes, le climat des affaires n´est toujours pas au beau fixe en Algérie Par ailleurs, une étude du réseau euro-méditerranéen des Agences de promotion des investissements (Anima) rendue publique cette semaine, rapporte que l'Algérie n´a attiré l´an dernier que 13% des projets d´investissement à contenu technologique à destination des pays méditerranéens partenaires de l´Union européenne -dits "pays Meda". Ainsi, il ressort de cette étude que l'Algérie n'a été concerné que par 18 projets pour l'année 2004, sur un total estimé à 137 pour la région "Meda", loin derrière le Maroc (29 projets), et devant la Tunisie (10 projets).