Nous cache-t-on la vérité sur la situation épidémique dans le pays? Est-elle plus grave que ce qu'affirment les autorités sanitaires? C'est ce que laisse croire la surprenante décision prise par le ministère de l'Education nationale d'avancer, d'une semaine la date des vacances d'hiver. En effet, mardi soir au JT de 20h les Algériens ont été pris de cours par une annonce «inédite». Les vacances, prévues dans 10 jours, ont été avancées à aujourd'hui. C'est-à-dire dans 2 jours! Pis encore, les enfants auront trois semaines de «repos» au lieu de deux prévues initialement. «Le ministère de l'Education nationale a annoncé, mardi, un réaménagement du calendrier des vacances scolaires d'hiver, qui débuteront le 9 décembre 2021 et se termineront le 1er janvier 2022», a annoncé le présentateur qui a lu un communiqué officiel de la tutelle. Le département de Abdelhakim Belaabed justifie cette décision par le...coronavirus. «Cela fait suite à l'enregistrement de cas de Covid-19 dans les établissements scolaires», ajoute le communiqué du ministère. «De nombreux cas ont été enregistrés dans des établissements scolaires des trois cycles de l'enseignement Ils ont touché les élèves, les enseignants et le personnel administratif», explique la même source, «ce qui a entraîné la suspension des cours dans de nombreuses wilayas», est-il précisé. Par souci d'équité et dans le but de préserver la santé des élèves et du personnel, cette décision «radicale» a été prise. Cela se comprend parfaitement, c'est même une décision très sage. Mais n'a-t-elle pas été prise précipitamment? Sachant que les chiffres «officiels» des contaminations quotidiennes n'ont pas encore dépassé la barre des 200 cas par jour. La situation est certes, inquiétante mais pas encore critique. De plus, «les enseignants et le personnel administratif continueront à travailler, du 12 au 16 décembre 2021, pour s'acquitter des tâches liées à la fin du premier trimestre (correction des épreuves, conseils de classe, saisie des notes sur la plateforme numérique, etc.)». Les parents d'élèves sont même invités à récupérer les bulletins scolaires de leurs enfants au niveau des écoles le jeudi 16 décembre 2021 de 9h00 à 14h00. Tout va continuer presque le plus normalement du monde! D'ailleurs, la vie continue presque de façon normale dans tout le pays. Il n'y a pas de couvre-feu sanitaire, les salles des fêtes et autres lieux de loisirs sont ouverts... Il y a donc véritablement quelque chose qui «cloche» dans cette histoire. Pourquoi a-t-on commencé par les écoles? Au-delà des désagréments engendrés pour la prise en charge des élèves durant ces vacances surprises, c'est leur avenir qui pousse à inquiétude. La sacralité de l'école et ses enjeux ont fait que les pays occidentaux, durement touchés par la 5e vague de cette pandémie mondiale, n'ont pas fermé leurs établissements scolaires. C'est même la dernière décision qui a été prise durant les quatre premières vagues qui les ont touchés. Certains, comme la France ne les ont fermés qu'au début de l'épidémie. Il y a comme on dit, anguille sous roche, car cette semaine supplémentaire risque de faire très mal au bon déroulement de l'année scolaire, déjà perturbée par le mouvement de grève cyclique du Cnapeste. Il faut ajouter à cela le système de double vacation qui fait que les enfants n'ont cours que trois fois par semaine. Un enseignement au rabais qui fait grincer des dents les parents et les pédagogues. Ils se demandent quel enseignement est en train d'être dispensé à leurs enfants? Des cours de plus en plus «light» qui se répercutent négativement sur le niveau des élèves. La colère des parents gronde. Elle s'exprime fortement sur les réseaux sociaux, surtout que plusieurs décisions sujettes à polémique ont été prises depuis le début de cette année scolaire, qui a commencé avec trois semaines de retard. Cet arrêt «surprise» des cours risque d'être la goutte d'eau qui fait qui fait déborder le vase...