Abdelaziz Belkhadem réunira, aujourd'hui, son équipe gouvernementale pour présider le premier conseil de gouvernement depuis sa nomination à la tête de l'Exécutif en remplacement de Ahmed Ouyahia. Des sources gouvernementales rapportent que ce premier conseil sera bref et rapide. Un seul point, d'ailleurs, est inscrit à l'ordre du jour du conseil de gouvernement. Il sera consacré, selon les mêmes sources confirmées par Abdelaziz Ziari (lire entretien de Achira Mammeri), à la communication du ministre des Participations, M.Hamid Temmar, sur le dispositif de soutien à l'investissement. Certes, le dossier de l'investissement, suivi de près par le président de la République est important mais d'autres dossiers le sont également. Il y a notamment ceux qui se rapportent au volet social, comme le logement, le travail, les salaires, la santé et l'emploi. Cela d'une part, de l'autre, il y a le dossier sensible de la réconciliation nationale et de sa mise en oeuvre sur le terrain. Point de tout cela. Les ministres se rendront à ce conseil comme s'il s'agissait d'une prise de contact d'une équipe dont la grande majorité des membres se côtoient depuis plus de deux années. Mais le rendez-vous se veut un gage de sérénité et de bon fonctionnement des institutions. «(... ) Nous sommes dans une situation normale, l'équipe actuelle poursuit ses actions sur le terrain. Rien n' a été modifié. Demain, on va tenir le premier conseil de gouvernement», a argumenté M.Ziari dans l'entretien qu'il a accordé à L'Expression. La tenue ou non d'un conseil des ministres renseigne effectivement sur la santé d'un gouvernement et la qualité des rapports entre le chef de l'Exécutif et le président de la République. Aussi, les propos de M.Ziari trouvent-ils leur justification. Dans les moeurs politiques nationales, le conseil de gouvernement joue le rôle de baromètre des rapports au niveau du pouvoir. En plus de l'absence de l'ex-chef de gouvernement, Ahmed Ouyahia, aux cérémonies officielles, la confirmation de son départ de l'Exécutif a été presque admise quand le conseil des ministres n'a pas été tenu une semaine avant sa démission officielle. Le dernier conseil de gouvernement a été en effet, tenu au début du mois de mai. On se rappelle de l'épisode de Ali Benflis, le prédécesseur de M.Ouyahia. Pendant plus de deux mois, M.Benflis n'a pas tenu de conseil de gouvernement. Les premières informations faisant état d'un divorce entre Ali Benflis et le président Bouteflika avaient pris naissance justement à partir du gel de ce genre de réunions. C'est pour ces raisons que le nouveau chef du gouvernement insiste à tenir son conseil, ne serait-ce que pour rappeler la bonne santé des rapports entre lui et le président.