Le scandale «Doing Business» a secoué les institutions de Bretton Woods. Après la Banque mondiale qui a décidé de ne plus publier de rapport «Doing Business», suite au constat d'irrégularités dans les données des rapports des éditions de 2018 et 2020, c'est au tour du FMI d'annoncer qu'il va remettre ses procédures. «Le conseil d'administration a mis en place un groupe de pilotage, chargé de mener un examen de suivi», a indiqué le Fonds monétaire international dans un communiqué rendu public le 17 décembre. Quelle est sa mission? L'objectif est «d'aider à s'assurer que le personnel, la direction et le conseil d'administration maintiennent les normes les plus élevées possibles, en matière de gouvernance interne, d'utilisation des données et de responsabilité», précisent les rédacteurs du document qui indique que le bilan de cet examen devrait être présenté lors des réunions de printemps du FMI, qui se dérouleront du 18 au 24 avril 2022. Il faut rappeler que la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, avait été accusée, en septembre dernier, d'avoir manipulé des données du rapport «Doing Business» 2018, dans le but de favoriser la Chine alors qu'elle était à la tête de la Banque mondiale. L'enquête qui fut déclenchée a abouti au renoncement définitif de la publication de ce rapport. «La confiance dans les travaux de recherche du Groupe de la Banque mondiale est d'une importance capitale. Ces travaux guident les actions des décideurs politiques, aident les pays à prendre des décisions mieux éclairées et permettent aux parties prenantes de mesurer les progrès économiques et sociaux avec plus de précision», avait indiqué l'institution de Bretton Woods dans un communiqué publié le 16 septembre 2021. Et d'ajouter: «Après avoir examiné toutes les informations disponibles à ce jour sur le rapport ''Doing Business'', y compris les conclusions d'examens et audits antérieurs et le rapport rendu public, aujourd'hui, par la Banque au nom du conseil des administrateurs, la direction du Groupe de la Banque mondiale a pris la décision de mettre un terme à la publication du rapport ''Doing Business''». Il faut rappeler que le classement «Doing Business» a été créé par le Groupe de la Banque mondiale. Il hiérarchise 190 pays par rapport à leur facilité à faire des affaires. Un classement qui a lésé l'Algérie qui, malgré la robustesse avérée de son économie, relevée au demeurant par le FMI et la BM s'est retrouvée dans ses profondeurs. Le classement pour le climat des affaires «Doing Business», établi par la Banque mondiale, en 2020, pointe l'Algérie à la 157e place sur les 190 pays. Pis encore. Sur le plan régional, l'Algérie est classée derrière tous les pays voisins, à part la Libye qui est à la 186e place. Le Maroc pointe à la 53e place, la Tunisie à la 78e, et la Mauritanie à la 152e place. Un classement qui contraste avec l'amélioration du climat des affaires en Algérie à travers, notamment la suppression de la règle du 51/49 et les performances notoires de ses indices macro-économiques. La préservation de ses réserves de change, la maîtrise de l'inflation, une balance commerciale excédentaire, la réduction de sa facture d'importations, le bond significatif de ses importations hors hydrocarbures, les réformes engagées pour réduire la dépendance à son secteur pétro-gazier...Il faut rappeler que plusieurs économistes au sein même de la Banque mondiale avaient déjà remis en cause l'intégrité du rapport «Doing Business», notamment concernant les méthodes de calculs utilisées. «A l'avenir, nous nous emploierons à élaborer une nouvelle approche pour évaluer le climat des affaires et de l'investissement», a assuré la Banque mondiale. Ce qui doit permettre à l'Algérie de se situer à sa véritable place.