«S'il vous plaît où je peux trouver un concentrateur d'oxygène?». Un appel de détresse qui revient en force ces derniers jours sur les réseaux sociaux. Tout comme les annonces de décès de personnes à la suite de contamination à la Covid-19. Des publications que l'on ne voyait plus depuis un bon moment, ce qui témoigne du retour en force de ce «virus»! Les chiffres officiels sont là pour confirmer ce rebond épidémique. Ils sont de plus en plus effrayants! Après avoir dépassé la barre symbolique des 300 cas/ jour, ils ont frôlé les 400 contaminations le week-end dernier. Le virus est plus virulent. Il circule de plus en plus rapidement. Il contamine de plus en plus de personnes ce qui logiquement se répercute sur le nombre de morts qui a quasi doublé en quelques jours. On frôle même la catastrophe dans certaines wilayas, à l'image d'Alger, Béjaïa, Boumerdès, Tizi Ouzou et Oran. Des clusters y ont même été identifiés. Une cinquantaine de personnes sont testées positives chaque jour dans ces régions. La majorité nécessite une hospitalisation, dans certains sont admis en soins intensifs. Ce qui a provoqué une grande pression sur les établissements hospitaliers où les services dédiés à la prise en charge du coronavirus sont arrivés à la saturation. Le ministère de la Santé, qui semble avoir retenu les leçons de la troisième vague, a décidé de prendre des décisions radicales. Des hôpitaux entiers ont été dédiés à la prise en charge des patients touchés par cet ennemi invisible. ہ l'image de l'EPH Bachir Mentouri de Kouba. D'autres, n'ont gardé fonctionnelles que les urgences et la maternité comme c'est le cas de l'EPH d'Aïn Taya. Abderrahmane Benbouzid, qui multiplie les rencontres avec les cadres de son secteur, est en train de préparer un plan de «guerre». Des moyens colossaux ont été mobilisés pour faire face à ce tsunami qui se rapproche de plus en plus. L'Algérie semble se préparer au pire! Car, en plus du fait que tous les voyants épidémiques soient au rouge, des «facteurs X» risquent d'empirer les choses. Il y a bien évidemment le variant Omicron qui est en train de se propager à vitesse grand V à travers le monde. Considéré comme le 2e virus le plus contagieux sur la planète, ce «mutant» est en train de devenir majoritaire dans beaucoup de pays dans le monde. Un deuxième cas a été détecté, vendredi dernier, en Algérie par l'institut Pasteur. D'autres cas circulent certainement dans la nature. Ce qui laisse entrevoir une aggravation rapide de la situation. Surtout qu'un autre élément est venu donner des «ailes» au virus. Il s'agit des festivités qui ont marqué la victoire de l'ةquipe nationale de football en Coupe arabe FIFA-2020. Des milliers de personnes, particulièrement dans la capitale, se sont rassemblées dans les rues pour fêter durant plusieurs heures le sacre des hommes de Madjid Bougherra. Cela sans qu'aucun geste barrière ne soit respecté. Les spécialistes ont fait part de leur inquiétude quant à ces rassemblements. Ils prédisent une «explosion» des cas pour le début de l'année prochaine. Le mois de janvier risque donc d'être horrible avec le retour des morts à la pelle et la course vers l'oxygène. D'autant plus que la «digue immunitaire» est encore très faible au vu du retard considérable que connaît la campagne de vaccination. Moins de 15% de la population totale sont vaccinés alors que l'objectif était d'atteindre les 70% d'ici à la fin de l'année. Le ministre de la Santé endosse certes, cette responsabilité. Néanmoins, il n'est pas le seul à être mis sur le «banc des accusés». Il y a incontestablement un relâchement de la population, qui a été favorisé par le manque de contrôle, notamment au niveau des commerces et lieux publics. La sévérité dans l'application des mesures d'hygiène et de distanciation sociale n'est plus de rigueur comme c'était le cas durant les premiers mois de la pandémie. Il n'y a presque plus de contrôle, les gérants eux-mêmes ne se soumettent pas au protocole sanitaire. ہ qui la faute? Il y a aussi le retard dans la généralisation du pass sanitaire dans les lieux publics à forte concentration humaine. Annoncée au début du mois par le gouvernement, elle tarde à être appliquée. Pourtant, il s'agit d'une mesure efficace pour réduire les contaminations tout en incitant les citoyens à se faire vacciner. Une hésitation qui risque donc de nous coûter très très cher. Un début d'année cauchemardesque nous attend...