Le rapport de la Banque mondiale au sujet de l'évolution de la pauvreté multidimensionnelle en Algérie, dénote une tendance singulière dans l'analyse des différents agrégats définissant cette dimension. Comme annoncé par différentes institutions internationales, relevant de l'organisation des Nations unies et autres ONG internationales, les indicateurs de pauvreté en Algérie sont au vert. C'est ce qui ressort du dernier rapport de la FAO. Comparativement à des pays arabes et voisins, comme le Maroc avec un taux de 6,1%, l'Egypte avec 5,2%, l'Irak avec 8,6%, l'Algérie enregistre un niveau de 1,4% de taux de pauvreté multidimensionnelle. Quant au pourcentage des personnes vulnérables à la pauvreté multidimensionnelle(IPM), le taux est descendu de 5,8% à 3,6%, selon les données de la Banque mondiale. Poursuivant, le rapport sur «l'évolution de la pauvreté non monétaire et des inégalités en Algérie», paru, il y a quelques jours, note que le taux de pauvreté multidimensionnelle en Algérie est passé de 2,1 à 1,4%. Cet indicateur de l'IPM de la Banque mondiale, mesurant le niveau de privation, repose sur trois segments distincts, à savoir la santé, l'éducation et les conditions de vie. La toute récente enquête en grappe réalisée dans ce domaine précis, remonte à 2019 et met en valeur la baisse de l'IPM, en raison de l'amélioration des trois indicateurs sus- mentionnés. Cela n'est pas le fruit du hasard, faut-il le souligner. Loin s'en faut. La dimension sociale de l'état algérien est, en grande partie, derrière cette tendance sociale améliorée. Néanmoins, les investissements publics énormes consentis par les pouvoirs publics, tous secteurs confondus, durant les dernières années, ont fait la différence. Les dépenses publiques sont considérées comme un facteur de stimulation de la croissance économique, confirmant cette corrélation positive entre les dépenses publiques et la croissance. D'où cette situation confortable sur le front social. Le rapport de l'institution de Bretton Woods admet «des améliorations qui ont été enregistrées dans les trois dimensions de la pauvreté non monétaire». En revanche, il s'accroche à relever «le niveau de privation global» dans les domaines de l'éducation et de la santé. C'est à se demander sur quels types d'analyse, d'indicateurs et de données s'appuie ce rapport? Idem pour ce qui est des supposés écarts de l'IPM, entre les quatre régions ciblées dans le rapport. L'analyse des experts de la Banque mondiale s'appuient sur des données non officielles, mettant en relief des différences entre les zones urbaines et celles rurales. Cela étant, à l'instar des pays les plus développés, il est normal que les zones urbaines à fortes concentrations d'habitants et d'infrastructures logistiques, industrielles et autres, soient mieux dotées en matière de prestations dans différents domaines.