Cette commune de la banlieue Est d'Alger est un excellent exemple de ce qu'on peut appeler «la bêtise humaine» conjuguée à l'incompétence. Rebelote à l'APC de Oued S'mar. Ça commence à prendre la tournure d'un long feuilleton dont le titre serait: «La fourberie d'une administration locale.» Nous avons déjà fait état de la situation sur place. Des citoyens de la commune ayant bénéficié, en 1989, d'arrêtés d'affectation de logements à caractère social, attendent depuis 12 ans, que se réalise leur modeste et toute légitime aspiration d'obtenir un logis. Ces citoyens, sous la houlette de l'association Nasr, avaient, il y a quelques semaines, obtenu du maire de Oued S'mar, M.Rebouh, la promesse de trouver une issue à ce problème qui n'a que trop duré. Il leur a proposé de formuler une série de propositions et leur a promis de contacter le wali délégué d'El-Harrach, qui, entre-temps, a été permuté avec celui de Chéraga. Le maire s'est notamment engagé à rendre compte aux membres de l'association de ses démarches. Un premier rendez-vous a été arrêté pour la semaine d'après. Le maire ne s'y est pas présenté. D'ailleurs, les membres du bureau de l'association ne le reverront pas, jusqu'à samedi dernier où, devant des journalistes, il s'était, encore une fois, engagé à les recevoir hier, en leur promettant une réponse concrète. Hier donc, le P/APC n'a pas failli à ses habitudes. «Il a été appelé par le nouveau wali délégué», nous a aimablement indiqué le secrétaire général de l'APC. Le président de l'association Nasr est confronté à l'ire des citoyens qu'il représente: «Il se paie notre tête ce maire!» A l'intérieur du siège de l'APC et à son entrée, de petits groupes s'étaient formés depuis le matin. Il y a aussi la présence de policiers venus «spontanément» sur place pour observer. Quelqu'un blague même en ces termes: «Il y a plus de policiers que de plaignants!» Déjà, samedi dernier, lors de la rencontre entre le maire et les membres de l'association, des gendarmes de la brigade de Oued S'mar étaient venus interroger le président de l'association sur ses statuts et d'autres questions réglementaires. Aux dernières nouvelles, les citoyens, excédés par ce qu'ils qualifient de «mépris affiché par le maire» ont décidé de la tenue d'un sit-in sur place, en attendant... En attendant quoi? Que la notion d'Etat de droit ne soit pas un simple voeu pieux. L'orphelin et l'administration A Oued S'mar, et dans le tumulte des demandes de logements, des arrêtés distribués et des promesses non tenues, nous avons relevé le cas du jeune H.B. C'était un enfant adoptif avec tout ce que cela implique comme détresse morale et sociale. Il avait servi dans les rangs de la garde communale dans les années les plus noires du terrorisme. Il nous a présenté un document de la Direction de la protection sociale, de la solidarité et de l'enfance qui attestait de son statut de pupille de l'Etat. Maintenant, tout ce qu'il demande c'est un toit. Mais c'est compter sans le mutisme d'une administration dont le seul souci est d'amasser le maximum de gain, le temps d'un mandat.